Sarah Loko : « je peux encore faire de grandes choses »
Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Interview / mercredi 22 janvier 2014 /
De retour après une année 2013 difficile Sarah Loko nous dévoile qu’elle n’a pas abandonné son rêve olympique et qu’elle envisage de représenter un autre pays que la France. Interview.
Bonjour Sarah, dernièrement tu as repris l'entrainement et la compétition, comment te sens-tu ?
Ca va de mieux en mieux. Après ma blessure au pied lors des championnats de France 1e division 2012 j'ai été arrêtée pendant 8 mois puis je me suis blessée à nouveau, du coup j'ai vécu une année blanche en 2013. J'ai repris la compétition à l'occasion de la Coupe d'Europe des Clubs que nous avons remportée avec mon club de Maisons-Alfort mais pour moi c'était une compétition de reprise et je n'avais pas encore retrouvé tous mes moyens. Depuis quelques semaines je m'entraîne avec beaucoup d'envie et avec un objectif clair, disputer les Jeux de Rio en 2016.
Tu es consciente que cela va être très difficile ?
Bien sûr, mais j'ai déjà été deux fois remplaçante et l'idée de terminer sans avoir été aux Jeux est totalement dévastatrice pour moi. Au cours de ma carrière j'ai pratiquement toujours été dans les deux premières françaises, mais depuis mon changement de catégorie et ma blessure je ne suis plus dans les deux meilleures, comme c'était le cas avant les Jeux. Du coup mon projet désormais c'est de représenter un autre pays.
La Fédération Française est-elle au courant de ton projet ?
Oui bien sûr, un changement de pays ne peut se faire qu'avec l'accord de la fédération d'origineMaintenant il y a des procédures à respecter et j'espère que tout se passera pour le mieux.
Dans quel état d'esprit es-tu ?
Je pense que je peux encore faire de grandes choses dans le judo, mais le temps passe vite et je ne dois plus en perdre. Pour l'instant c'est frustrant car je ne sais même pas quelle sera ma prochaine compétition, mais je garde la foi et je suis prête à donner le meilleur de moi-même.
N'as-tu pas peur que l'on te traite de mercenaire ?
Depuis quelques années, on voit de plus en plus d'athlètes qui changent de pays. C'est un phénomène que l'on constate également dans d'autres sports. Ce n'est pas une attitude de mercenaire car je ne le fait pas pour l'argent. Au contraire d'un point de vue matériel j'aurais sans doute meilleur compte de continuer à combattre pour l'équipe de France. Ce qui me pousse c'est mon désir de disputer les Jeux Olympiques et ma conviction que je n'ai que très peu de chance de pouvoir le faire pour la France. Je pense que parfois dans la vie, nous devons poursuivre nos rêves et faire ce que nous pensons être le mieux pour nous.
Peut-on dire que c'est une nouvelle carrière qui t'attends ?
Oui c'est ça. J'ai besoin de voir autre chose, de retrouver la joie de m'entraîner et de faire du judo. C'est aussi ce qui a motivé ma décision. Mon avenir n'est pas certain, mais j'ai la conviction que je peux encore faire des résultats, c'est pour cette raison que je m'entraîne dur avec la perspective de bientôt voir la lumière au bout du tunnel.
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