Faut-il revoir les règlements sur le cannabis?

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Article / vendredi 28 janvier 2022 / source : alljudo


Alors que beaucoup d’états ont fait le choix d’assouplir leur législation concernant l’usage du cannabis, la question reste peu abordée par le milieu sportif. En effet, s’il est possible de consommer du cannabis à titre personnel, pourquoi serait-il interdit d’en consommer avant ou après une compétition sportive ? Pour autant, faut-il que les organisations sportives assouplissent, à leur tour, leur position sur le cannabis ?

Nombreux sont les athlètes en judo et dans d'autres sports à avoir été suspendus suite à des contrôles positifs au cannabis. En 2012, lors des Jeux Olympiques de Londres, le judoka américain Nicholas Delpopolo (en photo), qui venait de se classer septième dans la catégorie des moins de 73 kg, a été disqualifié à l'issue de la compétition après un contrôle anti-dopage positif, révélant la présence d'acide 11-nor-delta-9-tétrahydrocannabinol carboxylique dans ses urines, une substance issue du cannabis interdite par le comité internationale olympique. Il s'expliquera en indiquant avoir consommé « par inadvertance » de la nourriture contenant de la marijuana avant son départ pour Londres.

On pourrait également citer l'exemple de Ketty Mathé, devenue Kayra Sayit, contrôlée positive lors des mondiaux par équipes 2008 et qui avait reconnu avoir « fumé un joint à l'occasion d'une soirée entre copains », ou encore celui de Abdullo Tangriev, le tombeur de Teddy Riner aux JO de Pékin 2008, qui a écopé de deux ans de suspension en 2012.

Le regard des sociétés a évolué
Ces faits remontent à plus de 10 ans, une époque où le cannabis récréatif était encore illégal partout dans le monde. Mais aujourd'hui la situation est en train de changer. En Amérique du Nord, acheter quelques grammes d'herbe, comme ceux de la variété royal cheese, est aussi simple que d'acheter une bouteille de vin. La tendance à la dépénalisation s'étend également à l'Europe, où l'Allemagne et le Luxembourg se sont engagés sur cette voie.

Alors que la position des sociétés, notamment occidentales, évolue, la plupart des instances sportives internationales et des lois anti-dopages semblent ignorer cette nouvelle réalité.

Les États-Unis, qui ont connu plusieurs cas de sportifs suspendus pour cette raison - comme le nageur Michael Phelps, le fooballeur américain Randy Moss ou encore la sprinteuse Sha'Carri Richardson - font partie des «pousseurs» en matière d'assouplissement.

Du côté des instances sportives, la FIFA a été la première à revoir sa position, puisque depuis 2018 et la Coupe du Monde en Russie, elle a décidé de légaliser l'usage du CBD (cannabidiol) dans le cadre de ses compétitions.

Que déduire ?
Réputé pour diminuer le stress et facilité la récupération, le CBD, qui est une substance non psychotrope, est de de plus en plus acceptée et utilisée dans des produits dérivés à base cannabis.

Il est important de noter la distinction avec le THC qui est la substance psychotrope contenue dans le cannabis, et dont certains effets nocifs sur l'organisme sont bien connus : risques d'addiction, troubles de la mémoire, de l'appétit, de la coordination, hallucinations...

Entre les effets négatifs du THC et les potentiels bienfaits du CBD que choisir ? Est-ce aux instances sportives de trancher ou faut-il laisseraux sportifs eux-mêmes décider si le jeu en vaut vraiment la chandelle ? Le sujet est sensible et la question n'est pas forcément simple, mais il apparaît de plus en plus évident que le monde sportif ne pourra pas échapper à ce débat de société.

 



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