Grégory Boulicaut : «Envie de partager et d'accompagner»

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Interview / mercredi 10 novembre 2021 / source : alljudo.net


Passionné de judo et de course à pied, cadre dans la grande distribution puis coach et préparateur mental, Grégory Boulicaut a accepté pour alljudo de retracer son parcours, et de dévoiler ses motivations et ses projets. Interview.

Bonjour Grégory, peux-tu nous retracer ton parcours sportif ?
Mon parcours sportif a commencé avec le judo. Mon père était professeur et j'ai démarré au Judo Club Saint Martin de Roubaix. J'ai suivi un parcours de judoka compétiteur avec des qualifications pour les championnats de France fédéraux, scolaires et militaires. En 1994, j'ai passé une année enrichissante et fondatrice au sport armée de Marseille, sous la direction de Jean-Paul Coche, avec qui j'ai touché à l'exigence et à l'engagement que nécessite le haut-niveau. Ensuite je me suis consacré à la course à pied, j'ai couru 14 marathons (New York, Londres, Rotterdam, Valence ...). Puis en 2017, à force de suivre mes deux fils qui sont judokas ceintures noires, je me suis repris au jeu du judo, et j'ai disputé les championnats d'Europe, puis les championnats du Monde vétérans, où j'ai atteint les quarts de finale, mais au cours desquels je me suis surtout blessé (fracture de la rotule).

Et actuellement quelle est ton activité physique ?
Je cours sur tapis 2 à 3 fois par semaine pour éviter de trop solliciter mon genou. Suite à cette blessure puis au confinement, j'ai diminué mon activité sportive et je reprends progressivement. J'ai l'objectif de refaire le marathon du Mont-Blanc pour la troisième fois en 2022 et le marathon olympique de Paris en 2024 avec mes deux fils car pour la première fois il sera ouvert aux amateurs.

Et du point de vue professionnel ?
J'ai obtenu dans les années 90 un DESS en marketing et management à l'université de Lille, et j'ai eu une première carrière dans la grande distribution puis dans l'industrie, avant de créer le cabinet GB Consulting en 2015. Ce qui m'a poussé, c'est mon envie de partager et d'accompagner dans le sport et dans le monde de l'entreprise. J'avais également l'exemple de ce qui se fait au Canada, car mon père et mes frères sont franco-canadiens. Chez eux le coaching et la préparation mentale sont beaucoup plus présents, la PM est intégrée plus tôt dans la préparation des sportifs, quels que soient leur âge et/ou leur niveau. En France on voit rarement une équipe de niveau départemental travailler avec un préparateur mental, mais c'est le cas chez les anglo-saxons. Donc je me suis formé, j'ai obtenu l'Executive Coaching Certificate de HEC Paris ainsi qu'un Diplôme Universitaire de préparation mentale à l'Université de Clermont Ferrand Auvergne qui est l'une des plus cotées dans ce domaine. Désormais, parallèlement à mon activité au sein de GB Consulting, j'enseigne à des étudiants en Master 1 et 2, le management et le coaching à l'University School of Management de Lille.

Quels sont les athlètes avec qui tu travailles ?
De manière générale, j'accompagne plusieurs athlètes de différents sports qui ont l'ambition de participer aux Jeux Olympiques de Paris en 2024. Au niveau du judo, je vais citer les plus connus que sont Léa Fontaine (SGS), Theo Riquin (SGS) et Clemence Eme (Champigny), mais au total il y a une trentaine de judokas, dont 7 combattront ce week-end aux France 1D, issus de grands clubs (Sucy, Chilly, Sartrouville, PSG, FLAM, Bègles Judo) ou de structures (Insep, Strasbourg, Bordeaux, Poitiers, Orléans). Je travaille également avec des joueurs de basket professionnels dans le cadre d'un partenariat avec une agence de joueurs, dans le hockey-sur-glace, le foot féminin, le hand, le BMX, le snowboard, le moto-cross, le windsurf avec le vice-champion d'Europe U17 Brendan Lohro, ou encore l'escrime. La préparation mentale de sportifs représente 20% de mon activité, le reste de mon chiffre d'affaires provient du coaching dans le monde de l'entreprise (entrepreneurs, cadres), de la formation (management) et de l'organisation de séminaires et team building.

Qu'est-ce qui différencie le travail avec un sportif et avec un entrepreneur ?
L'approche est la même. En premier, j'essaye de comprendre pourquoi il me sollicite et quelle est sa demande, puis je prends le temps de découvrir son environnement, de jauger le niveau d'estime de soi, puis on co-construit des objectifs. Ensuite on va bâtir un plan d'accompagnement, on va identifier des indicateurs pour mesurer à court, moyen et long terme si les objectifs sont atteints. Il y a donc beaucoup de similitudes entre l'accompagnement dans le monde du sport et celui de l'entreprise. Mon rôle est de les aider à optimiser leur potentiel : donner du sens à leurs actions, structurer leur fonctionnement, et également leur fournir des outils pour apprivoiser ce qui est lié à la gestion des émotions par exemple (stress, anxiété...). Ensuite il y a un cercle vertueux qui se met en place, en atteignant les premiers sous-objectifs, la confiance en soi est renforcée, et elle permet plus facilement d'atteindre les suivants. Si jamais ils ne sont pas atteints complètement, alors on réajuste. Dans tous les cas, je suis un soutien, un accompagnant. Ma philosophie c'est « autonomie et plaisir ». La personne que je coache doit être autonome pour atteindre ses objectifs et cela doit s'inscrire dans une démarche où elle prend du plaisir. Si ce n'est pas le cas, elle aura beaucoup de mal à faire les efforts quotidiens pour les atteindre.

Peux-tu nous expliquer ce qu'est le réseau GB Consulting Partners ?
Dès le début du lancement de GB Consulting, j'avais en tête de développer un collectif ou une franchise. Le contexte du Covid m'a conduit à opter pour le fonctionnement en collectif et nous avons lancé le réseau en mai 2021. Mon idée, c'est de pouvoir travailler en équipe, de partager, de pouvoir échanger avec des personnes qui ont la passion de l'optimisation de la performance. Concrètement les membres du réseau se réunissent deux fois par mois, ils ont la possibilité de bénéficier de bureaux (pour ceux qui sont installés à Paris) et d'une communication mutualisée. Cela nous permet de pouvoir répondre aux demandes d'accompagnement sur l'ensemble du territoire. Nous répondons également à des appels d'offres spécifiques, et nous avons par exemple gagné un projet avec Yamaha Motor France cet été. Pour l'instant il y a 8 membres au sein de GB Partners. Il y a les jeunes, Antoine Lamour et Agathe Devitry qui mènent un double projet sportif et professionnel, et les anciens, dont je fais partie, et qui avons globalement tous le même profil : nous sommes passés par le monde de l'entreprise, nous sommes des pratiquants passionnés de sport et nous avons obtenu des diplômes et/ou des certifications pour nous former pour notre nouvelle carrière.

Quels sont les projets de GB Consulting Partners ?
Tout d'abord au niveau de l'accompagnement, c'est de continuer à mailler le territoire. Nous intervenons en individuel et dans les sports collectifs avec des équipes. Nous allons continuer de professionnaliser notre travail de communication sur les réseaux sociaux, grâce auxquels nous obtenons des nombreux contacts, notamment via Instagram (@gb_consulting), mais le gros projet est le développement de notre chaîne Youtube GB Consulting Mental et Coaching. A partir de 2022, nous allons diffuser une vidéo par semaine consacrée au coaching, à la préparation mentale ou des sujets afférents comme par exemple : la gestion du stress, la motivation, la concentration ou la confiance en soi. Chaque partenaire du réseau interviendra dans des vidéos, et c'est là tout l'intérêt d'un collectif, car seul il serait très difficile d'initier un tel projet sur 52 semaines. A travers ce travail de communication et nos accompagnements, on souhaite aider les athlètes à mettre l'approche mentale au cœur de leur projet.

 



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