Ahmed Ould-Saïd : 'Tout reprendre à zéro'

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Interview / jeudi 24 janvier 2008 / source : alljudo.net


Déçu par sa contre performance aux championnats de France, Ahmed Ould-Saïd nous explique les raisons qui l'ont poussé à monter en moins de 73 kg et il évoque son avenir dans sa nouvelle catégorie. Interview.

Pour la première fois tu as participé aux championnats de France 1e division en moins de 73 kg, qu’est ce qui a motivé ce choix ?
Tout d’abord les régimes qui devenaient de plus en plus dur. La dernière fois que je suis descendu en moins de 66 kg, c’était l’été dernier, pour le tournoi de Braunschweig, et j’ai perdu 9 kg. En plus quand tu n’es pas le titulaire de la catégorie tu dois descendre souvent au poids pour essayer d’aller chercher la place de numéro un, et si tu parviens à être sélectionné pour un grand championnat, tu risques d’arriver cramé, à cause des régimes à répétition. La deuxième chose c’est lorsque j’ai vu le tableau des moins de 66 kg aux championnats du monde à Rio. Il y avait beaucoup de tour à passer pour aller au bout (ndlr : 68 combattants), et cela me paraît très difficile avec un régime de 9 kilos. D’ailleurs sur le podium il y a trois anciens moins de 60 kg : Derly, Arencibia et Nazarian. Il y a d’ailleurs actuellement une tendance avec des judokas qui montent de catégorie, qui se préparent bien, et qui arrivent très performants sur les grandes compétitions.

Avant les championnats de France tu t’étais déjà testé en moins de 73 kg ?
J’avais disputé quelques tournois, et surtout les championnats du monde universitaires qui s’étaient bien passé, en individuel (3e) et en équipes, avec notamment un très bon combat face à Akos Braun (champion du monde 2005) perdu durant le golden score.

Tu t’attendais à mieux lors des championnats de France ?
Oui, jusqu’à présent j’avais toujours réussi un podium lors des championnats de France. Mais ma préparation a été saccadée. J’avais décidé de faire beaucoup de compétitions, et cela a entraîné pas mal de petites blessures qui ont perturbé mon entraînement. Maintenant sur le championnat je perds en quart de final contre Bouheraoua, c’était difficile car on se connaît par cœur, on se rencontre depuis les cadets. Ensuite en repêchages je n’avais plus trop de motivation, ni de jus. Donc forcément j’ai été très déçu.

Combien de temps te donnes-tu pour être performant dans ta nouvelle catégorie ?
Pour Pékin c’est mort. Donc maintenant j’ai toute la saison devant moi, je vais en profiter pour reprendre les bases. Ensuite Daniel Fernandes va certainement raccrocher après les jeux et l’année suivante il y aura un championnat du monde. L’objectif sera de viser la place de titulaire pour ces championnats du monde.

Quand tu parles de reprendre les bases, qu’entends-tu exactement ?
Cela concerne d’une part le travail physique, et ensuite les mouvements de base. Ceux que je fais, et ceux que j’ai délaissé, comme seoi-nage ou sode-tsuri-komi-goshi, que je ne fais plus trop et que j’aime beaucoup. A un moment donné j’ai tout axé sur uchimata et kata-guruma, mais maintenant je veux retrouver tout mon judo : les attaques à droite et à gauche, le judo en déplacement, toute la palette technique. Si cela doit passer par le travail des katas, je le ferai. Je pense, maintenant que je suis revenu au bas de l’échelle (ndlr : suite aux championnats de France, il est redescendu 2e division), que c’est le bon moment pour tout reprendre à zéro.

Est-ce que pour mettre en place ce travail tu vas changer tes lieux d’entraînements ?
Oui, je compte travailler le plus possible au club. Si je peux, je ne m’entraînerai qu’au club, même si bien sûr je reste toujours disponible pour les stages avec l’équipe de France. Mais avec le Lagardère Paris Racing nous avons une grosse structure, et je compte en profiter.

Tu est le patron d’un établissement qui fait salon de thé et bar à narguilé. Comment fais-tu pour concilier les entraînements et ton activité de chef d’entreprise ?
En fait, c’est surtout la mise en place de l’activité qui a nécessité du temps. Maintenant que l’affaire tourne, j’ai surtout un travail administratif, que je peux faire quand je veux dans la journée. J’organise mon activité professionnelle autour des horaires d’entraînement et non pas l’inverse.

La nouvelle loi sur le tabac a du entraîner une nouvelle organisation de ton activité ?
Oui, je ne pouvais plus continuer mon activité dans le cadre commercial, donc, avec mon avocat, nous avons fait évolué la structure en club privé. Pour entrer il faut désormais être membre, mais ce n’est pas un cercle fermé, ceux qui sont intéressés peuvent me contacter par mail chicha-club@hotmail.fr), je les accueillerai sans problème, et on fera l’inscription sur place. A partir de la semaine prochaine les gens pourront également se renseigner en allant sur le site www.chichaclub.com. Enfin, pour ceux qui liront cette interview, je leur propose de me contacter de la part de alljudo.net et je leur offrirai la carte d’adhésion pour la première année, ainsi qu’une consommation.

Le CV de Ahmed Ould-Saïd

Son établissement : La Rose des Sables
314 rue Saint-Jacques
75005 Paris



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