Thierry Meignen : « Le judo, un formidable vecteur de communication »

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Interview / mardi 28 mars 2017 / source : alljudo - Laurent Acharian


Thierry Meignen, maire LR de Blanc Mesnil, était présent aux derniers championnats de France par équipes à Marseille où son équipe féminine s’est classée troisième. Il évoque la stratégie mise en place pour avoir des judokas performants aux JO de Tokyo mais aussi pour que le judo fasse mieux connaître sa ville en plein développement.

Comment Blanc-Mesnil a-t-il décidé d'investir dans le judo ?
Je suis maire de la ville depuis 2014. Au départ, je vais être honnête avec vous, j'étais plus intéressé par le foot que par tout autre sport. Annabelle Euranie de Blanc Mesnil Sport est venue me voir. Elle mettait tout en œuvre pour participer aux JO de Rio et voulait mettre les bouchées doubles sur le judo. Elle s'entrainait à mi-temps et voulait pouvoir se consacrer à 100 % au judo. La municipalité a donc décidé de l'aider et a pris en charge sa rémunération pendant deux ans pour qu'elle soit dans les meilleures conditions.  A titre personnel, c'est à ce moment-là que j'ai découvert le judo. J'ai suivi Annabelle au championnat d'Europe à Montpellier et aux mondiaux not amment. J'ai vraiment pris goût au judo et j'ai compris que cela pouvait être un formidable vecteur de communication pour notre ville. Aujourd'hui à Blanc-Mesnil, vous avez des affiches 4X3 m avec nos champions. Tout le monde est très fier de leurs résultats.

« Nous avons une histoire, un vivier, il restait à construire un futur »

C'est à dire ?
Le judo est un sport qui véhicule de belles valeurs et qui est très pratiqué à Blanc Mesnil. Il existe une vraie tradition de ce sport dans notre ville et nous avons d'ailleurs deux clubs de grande qualité. Nous avons une histoire, un vivier. Il restait à construire un futur.

Comment cela s'est-il passé concrètement ?
Cela a commencé par les hommes. Nous avons recruté Guillaume Chaine et Jonathan Allardon. J'ai mobilisé des acteurs économiques locaux autour du projet comme Cogedim, la Nantaise des Eaux, HP BTP. Nous avons mis en place un projet sur quatre ans avec comme objectif, les Jeux de Tokyo. Notre but est que des judokas de Blanc Mesnil y participent et s'illustrent.

La disparition de la section féminine de Levallois a été aussi une aubaine pour votre projet.
Disons que nous avons décidé de reconfigurer notre projet quand Levallois a eu des difficultés. Toute l'équipe était très partante pour nous rejoindre à la condition que nous puissions toutes les accueillir (Priscilla Gneto, Astride Gneto, Margaux Pinot, Madeleine Malonga, Linsay Tsang Sam Moi notamment). Nous avons accepté et nous ne le regrettons pas. Tout s'est accéléré à l'été 2016 et à Marseille, nous sommes montés sur le podium des championnats de France par équipes malgré la blessure de Astride Gneto. En plus, nous avons quatre sélectionnés pour les championnats d'Europe entre les filles et les garçons. C'est une belle histoire !

Vous avez aussi de grands projets d'investissement ?
Effectivement. La ville va construire un dojo de 1 600 m2 avec une salle de musculation, de visionnage etc. Nous voulons passer la vitesse supérieure. Sur le plan financier, les fonds publics financeront les installations. En revanche, nous mobilisons les acteurs économiques locaux pour les coûts de fonctionnement du club. La ville ne paiera sur le sujet que 10 % (50 000 euros sur les 500 000 euros de budget).

Pourquoi pariez-vous sur le judo ?
Le judo contribue à notre objectif d'excellence. Nous voulons être une référence du 93, à tous les niveaux : économique, architectural, artistique et bien sûr sportif. La ville qui compte 54 000 habitants est en plein développement : elle est à dix minutes de Roissy et comptera deux stations de métro du Grand Paris. Son potentiel est immense malgré le taux de chômage de 15% que nous avons encore aujourd'hui. Dans les cinq ans qui viennent, la ville va se transformer et le judo va participer à cette mutation.

 



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