Axel Clerget : «Aujourd'hui, je suis capable de faire confiance»

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Interview / mercredi 15 mars 2017 / source : alljudo - Laurent Acharian


Axel Clerget, meilleur judoka français de ce début d'année, encourageait des gradins à Marseille ses copains du club de Sucy en Brie (5e). Blessé au genou après sa deuxième place au tournoi de Paris, l'aîné des Clerget voit l'avenir en rose. A 30 ans, tout commence !

Axel, comment va votre genou ?
Ca va mieux. J'ai repris la semaine dernière le travail de kumikata et le travail physique. Normalement, ça devrait être bon pour les championnats d'Europe. Même si j'ai dix jours d'entraînement, je ferai la compétition. Cela fait vingt cinq ans que je fais du judo, je me connais et je ne doute pas. Je sais comment gérer un retour de blessure.

Quel début d'année en tous les cas ! A 30 ans, vous êtes le Français le plus régulier au haut niveau et vous n'avez jamais été aussi fort.
C'est vrai que je ne me suis jamais senti aussi bien. J'ai eu une autre bonne période en 2009 où je fais troisième du tournoi de Paris et cinquième aux championnats d'Europe. J'arrivais avec ma fougue des juniors mais je me posais beaucoup trop de questions. Je me sens mieux maintenant, je suis plus intelligent, j'ai accumulé des heures et des heures de travail. Du coup, je me connais mieux et je m'entraîne mieux. Je privilégie la qualité à la quantité et cela change tout.

Qu'est-ce que vous avez changé pour parvenir à cette régularité et atteindre la 2e place du classement mondial ?
Depuis trois ans, j'ai modifié pas mal de choses dans mon approche du judo. Tout d'abord, je fais beaucoup plus attention à mon alimentation et je prends conseil pour cela auprès de Le Panse, nutritionniste qui a fait sa thèse sur le rééquilibrage alimentaire. J'ai modifié mon métabolisme de base. J'étais toujours en dette de protéines et du coup, je me blessais tout le temps. J'ai aussi décidé de travailler avec un préparateur physique, Mathias Ricard et une psychologue, Meriem Salmi qui travaille aussi avec Teddy Riner. Je travaille les petits détails et je me régale. En fait aujourd'hui, je suis capable de faire confiance. Ca doit être cela la maturité.

 

«JE SUIS DESCENDU TRES BAS »

Vous ne regrettez pas de ne pas avoir mis en place une telle structure avant ?
Pas vraiment. Je n'étais pas prêt pour le faire. Il y a aussi le fait que j'ai eu mon diplôme de kiné. Pendant sept années, j'ai fait kiné et judo et j'étais toujours en surfatigue. C'était vraiment dur, je n'avais jamais de plages de récupération, de vraies vacances. Aujourd'hui, mon avenir professionnel est assuré, tout ce que je fais, je le fais pour moi et je ne sens aucune obligation de performance. Le jour où je ne m'amuserai plus, j'ouvrirai mon cabinet.

A 30 ans, quels sont vos objectifs de judoka ?
Je veux réussir à gagner des médailles en grands championnats. J'ai été 7e au mondial en 2009, j'ai fait trois championnats d'Europe sans rien ramener. C'est cela qu'il faut que je réussisse à faire en considérant que ces compétitions sont autant de préparations pour les Jeux olympiques, dans trois ans.

Vous y serez ?
J'espère ! C'est mon but en tous les cas. Le champion olympique de la catégorie à Londres Song Dae-nam l'a emporté à 33 ans. C'est l'âge que j'aurai à Tokyo. Mais il faudra d'abord s'imposer en France. J'ai beaucoup de respect pour Loïc Pietri qui vient de monter dans ma catégorie et qui revient fort. Vous savez, je suis descendu très bas, certains m'ont même enterré mais aujourd'hui, je reviens fort et je veux en profiter en gagnant des médailles en championnats. 


Le palmarès d'Axel Clerget

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  • El Congero - le 16/03/2017 à 04:25

    Très belle analyse pleine de lucidité ????Je suis certain que tu peux gagner pas seulement monter sur le podium, ta finale du tivp a été la plus belle baston de la journée, certes tu ne l'as pas gagnée mais c'était énorme Good luck mon gars F. Constantin