Stéphane Traineau : « Anticiper au maximum tout ce qui peut arriver »

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Article / vendredi 5 aout 2016 / source : alljudo - Laurent ACHARIAN


Stéphane Traineau, champion du monde en 1991 et double médaillé olympique (1996 et 2000) évoque son expérience des Jeux et donne quelques conseils pour bien aborder cette épreuve. Retour d'expérience.

Les Jeux Olympiques, c'est le regret de votre vie ?
Dans un sport comme le judo, les Jeux Olympiques constituent la compétition reine. J'ai eu la chance d'y participer à quatre reprises à Séoul, Barcelone, Atlanta et Sydney. J'ai gagné deux médailles mais effectivement, je n'ai jamais réussi à gagner l'or et cela restera pour toujours un immense regret. Surtout en 1992 où j'étais le grand favori. J'avais été champion du monde l'année précédente dans la même salle, j'étais super bien -peut- être trop bien rétrospectivement- et je perds contre un Américain au 3ème tour. Mais bon, deux médailles aux JO, je crois quand même que pas mal de sportifs aimeraient les avoir !

Quels souvenirs conservez-vous des différentes éditions ?
En 1988, j'étais tout jeune, c'était une découverte. Les sites olympiques étaient très ouverts pour les athlètes, avec notre accréditation on circulait librement, on allait à la rencontre de tous les athlètes. En 1992 et 1996, c'était différent. Je me souviens que l'on avait vu débarquer la Dream Team US au village avec les Michael Jordan, Larry Bird, Magic Johnson etc. Les Jeux étaient passés dans une autre dimension et on découvrait le sport business. Pour mes derniers Jeux à Sydney, la Fédération avait loué une maison à l'écart du village. Avec David Douillet, nous étions les deux anciens et on passait à la fin. On avait bien assuré (NDLR : David Douillet avait remporté son second titre olympique, Stéphane Traineau sa seconde médaille) !

« Je me suis fait cueillir à froid »

Comment être prêt le jour J ?
Il ne faut pas se laisser distraire par l'environnement et rester concentré sur son objectif. Vous avez des télés qui viennent vous voir, vous passez aux journaux TV alors que notre sport est d'ordinaire très peu médiatisé. Ce n'est pas évident à gérer.
Et le jour J, il faut anticiper au maximum tout ce qui peut vous arriver. En 1992, je n'avais pas pris de pull dans mon sac car je connaissais la salle ou il faisait très chaud. Sauf qu'ils avaient installés une clim' au dernier moment. Ce sont des détails mais des détails qui comptent quand on aime la chaleur. Je me suis fais cueillir à froid, c'est le cas de le dire.

Quel conseil donneriez-vous à nos jeunes athlètes qui seront aux JO à partir du 5 août ?
Il faut se laisser prendre au jeu sans céder à l'enjeu. C'est une question d'équilibre et ce n'est pas facile à trouver. Pour cela, il faut vraiment savoir s'entourer de gens de confiance pour vous accompagner.

 



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  • AXLEMAN - le 05/08/2016 à 02:19

    Oh oui! Je me rappelle de ce combat contre Léo White! Soit disant un inconnu...on savait juste que c'était un militaire d'après les infos des journalistes de l'époque. Il avait juste enroulé Robert Van de Walle aux JO de 1984 avec le même mouvement que pour Traineau.