Audrey Tcheuméo : « Ne pas se laisser envahir par l'émotion »

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Article / mercredi 3 aout 2016 / source : alljudo - Laurent ACHARIAN


A 26 ans, il ne manque qu'un titre olympique au palmarès déjà très riche d'Audrey Tcheuméo. Son physique exceptionnel et son excellent début de saison peuvent lui faire espérer le meilleur à Rio.

Comment vous sentez-vous à quelques jours des Jeux ?
Je me suis fait mal au dos lors de la préparation mais j'ai bien repris et je me sens bien. J'ai fait une bonne année (NDLR : elle est championne d'Europe et a remporté le Grand Slam de Düsseldorf). Je me sens vraiment en confiance.

En 2012, vous étiez la grande favorite et vous aviez terminé troisième et très déçue. Qu'est-ce qui a changé depuis ?
A Londres, c'est assez simple à analyser, je voulais juste trop bien faire et je m'étais mis une pression inutile. Ca ne se reproduira pas ! J'ai quatre ans de plus et je me sens beaucoup mieux armée. Je crois que j'ai passé un cap mental, mes résultats de cette année le prouvent. Il y a quatre ans, j'avais tendance à m'affoler quand le chrono défilait et que je n'arrivais pas à marquer. J'avais du mal à gérer aussi quand un arbitre prenait une décision qui ne me paraissait pas juste. J'ai pris un coach mental qui m'a aidée sur ces sujets. Nous avons beaucoup échangé et je crois que cela m'a fait grandir.

Ce titre mondial en 2011, à Paris, vous en gardez quoi ?
C'était beau mais c'était tellement facile. Avec l'expérience, on comprend que le plus difficile dans une carrière n'est pas la performance sur une compétition mais la constance et la répétition de la performance. Gagner en étant outsider, tout le monde peut le faire. Gagner en étant favorite, c'est autre chose... C'est ce qui rend Teddy Riner unique et c'est pourquoi j'ai un immense respect pour ce qu'il réussit à faire depuis de si longues années.

« Il faut que je décide d'être là »

La concurrence sera féroce encore cette année avec notamment Kayla Harisson, la championne olympique en titre et double championne du monde, et la jeune championne du monde japonaise Mami Umeki. De qui vous méfiez-vous particulièrement ?
Mon principal ennemi, c'est mon mental. Toutes les filles seront fortes le jour de la compétition, je peux vous l'assurer. De mon côté, il faut que je décide d'être là, que je gère mes émotions, sans paniquer. J'y travaille depuis quatre ans. Il faut que j'arrive à passer les tours en étant déterminée mais détendue, que je réussisse à enchainer sans jamais m'affoler.

Justement, comment faire pour que les Jeux soient une compétition comme les autres en termes de préparation ?
Pendant la préparation, honnêtement, il n'y a pas grand-chose qui change. Là où tu sens qu'il se passe quelque chose, c'est quand tu rentres pour ton premier combat dans la salle d'appel. Tu as beau connaître tes concurrentes, la salle, l'ambiance n'a rien à voir et il faut veiller à ne pas se laisser envahir par l'émotion. Sans compter les médias... Je l'ai vécu une fois, je sais à quoi m'attendre !

Vous envisagez ces Jeux sans médaille d'or ?
Pas vraiment. Je veux revenir avec l'or. C'est mon objectif. Pour le reste, à Rio, j'ai aussi prévu d'aller voir le basket, le hand et l'athlétisme, mes sports favoris. Le temps presse, je veux profiter de chaque instant et prendre du plaisir.

 


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