Alexandre Iddir : « Se méfier de tout le monde »

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Article / mardi 2 aout 2016 / source : alljudo - Laurent ACHARIAN


Alexandre Iddir sera l'un des favoris en -90kg à Rio. A 25 ans, il est au sommet de son art et nourrit légitimement de grandes ambitions.

Deuxième au tournoi de Paris, demi-finaliste aux championnats d'Europe où vous abandonnez sur blessure (genou), comment vous sentez-vous à quelques jours des Jeux ?
Très bien. C'est la compétition que j'attends depuis des mois et j'ai vraiment suivi une bonne préparation. Apres ma blessure aux Championnats d'Europe, j'ai repris au bout de quinze jours la préparation physique donc je n'ai pris aucun retard. Franchement, je suis bien.

Ce sont vos premiers Jeux Olympiques. La préparation d'une telle épreuve est-elle différente de celle d'un autre grand championnat ?
Nous avons tous notre routine pour ce type d'épreuves et je crois que c'est bien de ne pas trop en changer. Mais c'est vrai que pour cette échéance, j'ai modifié légèrement mon entourage et travaille désormais avec un préparateur mental et un nutritionniste. Je veux mettre toutes les chances de mon côté ! Par ailleurs, Maxime Aminot, champion de France par équipes, m'accompagne depuis quelques mois. C'est vraiment une opportunité incroyable pour travailler mes mouvements. C'est un ami et je le remercie vraiment car il me pousse au quotidien. Il est toujours derrière moi !

Vous avez aussi changé de club cette année (NDLR : Alexandre Iddir est passé de Levallois à Flam 91).
J'en avais besoin. Je voulais relever un nouveau challenge. J'avais besoin d'une nouvelle approche de l'entraînement et de la compétition. Ca m'a donné un nouvel élan.

Vous n'avez pas réussi pour l'instant, mise à part votre médaille de bronze à Montpellier en 2014, à imposer votre judo si spectaculaire en grand championnat. C'est pour cela que vous avez fait appel à un préparateur mental ?
C'est une démarche très personnelle qui m'aide sur le tatami mais aussi dans la vie. Les Jeux sont une épreuve très particulière qu'il faut savoir gérer émotionnellement. J'ai souvenir en 2012 d'avoir vu des favoris s'effondrer, comme Varlam Liparteliani le Géorgien de ma catégorie contre l'Australien Mark Anthony. Je pense avoir mis tous les atouts de mon côté pour ne pas passer à côté.

Vous avez l'un des plus beaux judos du circuit. Ce qui vous rend heureux, c'est de mettre des pions?
Je crois que j'ai gagné en maturité sur ce sujet. Je prends de plus en plus plaisir dans le combat, dans la difficulté, sans forcément passer un beau mouvement. Aux championnats d'Europe par exemple, j'arrive en demie en m'arrachant à chaque combat, dans l'adversité et j'ai vraiment pris mon pied. Cette compétition m'a prouvé que j'étais capable d'avancer dans un tableau sans briller et sans être particulièrement en forme. C'était quelque chose de nouveau pour moi.

Et le 10 août aux Jeux, ce sera champagne ou petit bras ?
C'est très difficile à dire. Ce que je sais, c'est que si j'arrive à gagner tous mes combats par shido, je serai super heureux car les 22 meilleurs seront là, au top, et qu'il faudra se méfier de tout le monde.

Propos recueillis par Laurent Acharian

 



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