Stéphane Mongellas : « On a réussi à créer une âme »

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Interview / jeudi 2 juin 2016 / source : alljudo - Julian Mancini


A l'initiative de l'OM Judo il y a quatre ans, Stéphane Mongellas évoque le chemin parcouru et les perspectives, pour son club qui vient de terminer 1e des championnats de France Juniors.

Il y a 4 ans, Stéphane Mongellas avait l'idée folle de créer une filière « judo » au sein du club de l'Olympique de Marseille. Son but, mettre un outil à disposition des compétiteurs de talents de la région PACA pour qu'ils puissent s'en servir de tremplin vers le plus haut niveau national et international. Et le pari est en passe d'être gagné ! L'OM judo est maintenant un club incontournable dans les catégories cadets et juniors. Le directeur sportif, très fier de ses jeunes, revient sur les belles performances des judokas de son club.

Quatre ans après sa création, l'OM judo c'est le meilleur club cadet et junior des derniers championnats de France, tu dois ressentir une certaine satisfaction?
C'est la concrétisation de notre projet ! J'ai eu des retours très agréables de mes confrères parisiens qui m'ont félicité. L'OM ce n'est finalement pas un feu de paille, après trois-quatre ans on a réussi à tenir la route. Mais le vrai retour gagnant c'est celui des judokas qui continuent de rêver. C'est fabuleux.

Peux-tu nous parler du suivi des compétiteurs ?
Étant ex-entraineur du Pôle Espoir Marseille, je connaissais déjà un bon groupe que j'ai suivi depuis qu'ils sont minimes. Cela nous a aidé pour le suivi des enfants, on les connaît bien. On a donc un vrai accompagnement des « gamins ». Je serai menteur de dire que tous nos judokas viennent de la région car en effet certains judokas qui viennent de clubs extérieurs de PACA se sont greffés au groupe. Notre chance c'est d'avoir de très bons formateurs sur la région PACA qui ont fourni des bases très solides à nos jeunes. Après notre objectif c'est d'amener les minimes qu'on a eu jeunes jusqu'à l'équipe senior.

Comment se passe le recrutement des jeunes pousses ?
La détection se fait lors du championnat de zones minimes ainsi que sur les championnats de France par équipe minimes. Pour les filles, on commence à recruter à partir de cadet 1 alors que les garçons, on les laisse dans leur club formateur en première année cadet tout en gardant un œil sur eux. Lors du recrutement des garçons on regarde quand même les résultats minimes car on sait très bien que faire des perf' en cadet 1 c'est très très compliqué.

Depuis deux ans, vous envoyez des judokas sur Paris, comment empêcher la concurrence de mettre la main sur vos poulains ?
Ce n'est pas tellement le suivi qui va compter mais surtout l'aspect financier pour nos compétiteurs. On sait très bien qu'il joue un rôle important pour les judokas qui montent sur Paris. Aujourd'hui pour ne pas perdre nos judokas, il faudra que l'on réponde présent sur le plan sportif et aussi financier. Mais, ce n'est pas parce que l'on s'appelle « OM » que l'on a forcément des gros moyens. On est obligé d'aller chercher des financements chez des partenaires privés pour les aider et leur permettre d'avoir une salle dans laquelle peuvent s'entraîner nos judokas de l'INSEP.

Quelles structures proposez vous à vos judokas de Paris ?
Après Marie Orsini, notre première Olympienne qui est montée à Paris, cette année, Marina Olarte et Blandine Pont l'ont rejointe à l'Insep ainsi que Hugo Mahé sur l'INJ. Il nous fallait donc trouver des personnes pouvant leur proposer un accompagnement technique et physique en dehors des structures nationales. Nacer Dalhi et Bastien Puget sont nos représentants sur place. Ils assurent des entrainements dans une salle à Montreuil pour que nos judokas se confrontent à d'autres jeunes d'un bon niveau.


Peut-il y avoir dans un futur proche, une équipe senior capable de concurrencer les grands clubs parisiens ?
Aujourd'hui ce n'est pas encore notre politique. À court terme l'objectif c'est d'emmener notre équipe junior en senior. On a déjà quelques seniors comme Alex Olarte et Yacine Dehiby qui sont un super support pour nos jeunes et qui sont de bons athlètes au niveau senior. Donc, on continue dans cette politique là, et le jour où notre équipe junior arrivera à maturité, on analysera ses forces et ses faiblesses. A ce moment on recrutera, peut-être pour la renforcer. Mais ce n'est pas encore pour cette saison. On se concentre aujourd'hui sur nos jeunes de la région.

Qu'envisagez vous pour la suite ?
Notre objectif, c'est de permettre à nos jeunes de continuer à s'épanouir et à progresser. De ce point de vue, les championnats de France par équipe senior, où les « minots » ont montré beaucoup de fraîcheur et beaucoup de combativité ont été très encourageants. Je d'ailleurs été le premier surpris des résultats durant cette compétition car nos judokas et judokates se sont vraiment dépouillés sur le tatamis. On a un groupe très jeune, on a réussi à construire une âme avec nos équipes cadets et juniors, ce n'était pas gagné d'avance. Maintenant l'objectif est d'essayer d'entretenir tout cela pour que l'OM judo, perdure de la plus belle des manières.

 



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  • judo13 - le 04/06/2016 à 08:18

    Bravo Stéphane, il fait du bon travail et a beaucoup de charisme mais malheureusement tous nos "minots" rentrent au pôle Marseille et après nous quittent pour rejoindre son club. Nous nous demandons pourquoi nous formons tous ces jeunes pour les voir partir et être en concurrence avec des judokas de toute la France s'entraînant au pôle France. Pour exemple son équipe junior était composée de judokas provenant du nord de la France, du var , de guadeloupe, de Grenoble et du Vaucluse.