Vincent Manquest : «Si on me sélectionne c'est que l'on croit en moi»

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Interview / jeudi 4 fevrier 2016 /


Le champion du monde juniors Vincent Manquest disputera ce week-end, son 1er Tournoi de Paris. Rencontre avec lui et avec son entraîneur de club, Alexandre Borderieux.

Bonjour Vincent comment as-tu été amené à faire du judo et où as-tu commencé ?
J'ai commencé le judo à l'âge de six ans au club de Montebourg en Normandie jusqu'en minimes puis je suis parti au club de Valognes. J'ai commencé parce que mes grands frères en faisaient, cela m'a donné envie d'en faire. Suite à cela mon frère jumeau Florent s'y est mis aussi, on s'entraînait tous les deux ensemble deux fois par semaine jusqu'en seconde où j'ai intégré le pôle espoir de Caen. J'ai été champion de France cadets et troisième aux Europe cadets. Je suis ensuite parti au pôle France de Marseille avec mon frère ou j'ai gagné le championnat de France junior et obtenu la cinquième place aux Europe juniors. Je suis ensuite monté à Paris en 2012. J'ai intégré le club de l'AJA PARIS XX. Alexandre Borderieux m'avais suivi sur quelques compétitions et le feeling était bien passé. Du coup on a décidé de travailler ensemble pour voir ce que j'avais à améliorer sachant que j'étais qualifié pour les Europe et les Mondes juniors. Suite à cela je fais vice-champion d'Europe, en perdant un peu bêtement ma finale, et champion du monde.

Quels sont tes techniques favorites ?
Je suis droitier et gaucher, j'attaquer dans tous les sens, je fais beaucoup de mouvements d'épaules des seoi nage, kata-guruma et yoko-tomoe nage.

Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ?
Les championnats du monde, lorsque je gagne ma finale à la dernière seconde. Le chronomètre annonce golden score, ils regardent finalement la vidéo et mettent yuko en ma faveur.

Tu es aujourd'hui sélectionné pour le tournoi de Paris. Comment est-ce que tu l'as appris et qu'est-ce que tu as ressenti ?
C'est Alexandre qui me l'a annoncé au téléphone. J'étais tranquillement chez moi, j'étais très content et je me dis, là, il y a du boulot. Si on me sélectionne c'est que l'on croit en moi, que le travail commence et que la cour des grands commence à s'ouvrir.

Comment envisages-tu ton sportif ?
Je vais d'abord participer au Tournoi de Paris, retirer le positif et le négatif suivant les combats que je vais faire, et après on va voir avec mes entraîneurs ce qu'il y a encore à retravailler. On jugera après le tournoi de Paris ce qu'il faudra faire.

Si tu avais un conseil à donner aux judokas de province qui commencent le judo dans un petit club et qui rêvent de participer un jour au Tournoi de Paris ?
Le judo est un sport qui est ouvert à tout le monde et que rien n'est jamais fini tant que le combat n'est pas terminé. Peu importe l'endroit d'où l'on vient, cela ne change rien.

 

Bonjour Alexandre Borderieux (Entraineur de Vincent et de l'AJA PARIS XX), que penses-tu du parcours de Vincent jusqu'à aujourd'hui et de sa première qualification au Tournoi de Paris ?
Dans un premier temps je suis content de son parcours. Il a eu un beau parcours chez les jeunes, aujourd'hui ça fait deux ans qu'il est senior et le chemin a été long avant d'arriver à Bercy. Il est passé par des European Cup, le niveau troisième division internationale, et en 2015 par des Continental Open où il a fait deux médailles. Au-delà des médailles il a été capable de battre Chammartin et Mc Kenzie, qui sont tous deux médaillés européens et dans les 20 meilleurs mondiaux. En plus de faire la médaille il a performé en battant des judokas appartenant à l'élite mondiale.

Quelles sont les chances de Vincent pour le Tournoi de Paris ?
Vincent a un judo atypique, il est capable sur n'importe quel combattant de créer l'exploit. Je pense qu'il a un gros potentiel, après, on verra c'est une première grosse expérience. Cela va être quelque chose d'extraordinaire à vivre, j'espère qu'il ne sera pas spectateur et qu'il va être capable de s'exprimer, que ça va l'aider à grandir à prendre conscience de certaines choses.

Comment vois-tu l'avenir pour Vincent ?
L'objectif ce sont les Jeux Olympiques de 2020 ! Nous avons quatre ans à travailler sérieusement. Cela voudra dire aller chercher un titre national qu'il n'a pas encore eu en seniors et ensuite, sur le plan international, être capable d'être plus régulier.

Quels sont selon toi les qualités et les défauts de Vincent ?
Il n'écoute pas et il est très borné, quand il a une idée dans la tête il faut le contourner, ne pas le prendre de face. Il a des certitudes sur lesquelles il se trompe et qu'il faut gommer. C'est quelqu'un d'obtus, du coup c'est compliqué de lui faire passer des messages. Par contre il est très généreux en toutes circonstances. Dans son état d'esprit, dans son comportement, c'est quelqu'un de gentil. De temps en temps il boude un peu mais on avance assez vite. C'est comme un couple : parfois on n'est pas d'accord, et on fait des concessions pour avancer dans le même sens. Quand il y a des blocages je me remets en question, lui pareil de son côté, et l'important c'est qu'il réussisse à comprendre les tenants et les aboutissants d'une future réussite.



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