Mondiaux - JO : Un doublé difficile

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Article / dimanche 27 septembre 2015 / source : alljudo


Astana passé, l'ensemble des judokas a désormais le regard tourné vers Rio. A 10 mois des Jeux Olympiques quels enseignements tirer d'un titre mondial ? Les doublés sont-ils fréquents ? Analyse statistique.

Alljudo a décidé de se pencher sur les podiums des championnats du monde 2003, 2007 et 2011, ainsi que sur les podiums olympiques 2004, 2008 et 2012 pour dresser le portrait-robot des médaillés olympiques et de leurs parcours mondiaux.

Un constat s'impose, le doublé "titre mondial - titre olympique" est une performance rare. Sur les trois dernières olympiades, il n'a été réalisé que par neuf combattants : Ryoko Tamura-Tani, Masae Ueno, Noriko Anno et Lee Won-Hee en 2003-2004, Wen Tong et Irakli Tsirekidze en 2007-2008, Lucie Décosse, Teddy Riner, Kim Jae-Bum et Tagir Khaibulaev en 2011-2012, soit 12% des titres olympiques distribués depuis Athènes. Ces judokas d'exception comptabilisent à eux tous 35 titres mondiaux et la plupart d'entre eux ont été multiples champions du monde. Seuls Khaibulaev et Lee n'ont été sur le toit du monde qu'à une seule reprise.

La Française Gévrise Emane a été championne du monde à trois reprises lors d'années pré-olympiques (2007, 2011 et 2015). Lors des Jeux Olympiques suivants elle a connu une élimination prématurée à Pékin en 2008, puis elle a décroché le bronze à Londres. Peut-être résussira-t-elle enfin le doublé sur les tatamis de Rio.

Si le doublé est une performance rare, on retrouve les champions du monde en titre sur le podium olymique dans 66% des cas. On constate également que les champions olympiques ne sortent que très rarement de nul part puisque dans plus de 50% des cas ils étaient médaillés mondiaux l'année précédente. Une proportion très proche de celle des médaillés olympiques qui étaient également médaillés mondiaux (46%).

On constate donc que la tendance est à la régularité, et il existe même un cas d'un podium entièrement reconduit, il s'agit de celui des moins de 57kg qui n'a pas changé entre les mondiaux 2003 et les Jeux Olympiques 2004. Le quatuor Kye (PRK), Boenish (GER), Gravenstijn (NED) et Lupetey (CUB) n'avait fait que permuter les places entre les deux évènements.

En conclusion on retiendra que les surprises restent rares, mais heureusement il y aura toujours un Lasha Shavdatuashivili (Champion Olympique à Londres en -66kg) ou une Guilda Quintavalle (Championne Olympique à Athènes en -57kg) pour faire mentir les statistiques, et confirmer qu'en judo, rien n'est jamais écrit.

 



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  • francoe02 - le 06/10/2015 à 04:35

    un extrait qui devrait interpeller "Si le doublé est une performance rare, .............sortent que très rarement de nul part puisque dans plus de 50% des cas ils étaient médaillés mondiaux l'année précédente" et aider à faire le lien avec les réflexions de HGGC. Oui,effectivement le judo est un sport à maturité tardive (tout le monde n'est pas RINER ou DECOSSE)et les résultats peuvent arriver très tard et s'inscrire dans la durée.....

  • isidro - le 02/10/2015 à 09:12

    ouai HGGC la réponse à tes questions est : très peu... et ça peut faire réfléchir mais ça n'a aucun rapport avec le sujet de l'article !

  • HGGC - le 28/09/2015 à 10:55

    Un article sympathique, une étude amusante, un article digne de canal + ou de l'Equipe et donc qui n'apporte rien au judo quotidien. Des thèmes qui pourraient faire réfléchir (peut être) - à partir des podiums des championnats de France cadets (M et F), combien font encore de la compétition 10 ans plus tard, voire même font encore du judo ? - à partir de la population totale des Pôles Espoirs une certaine année, combien font encore du judo 10 ans plus tard ? Bref, en termes de marketing, se poser la question de "la fidélisation de notre clientèle". Car faire venir de nouveaux pratiquants, sans être capable de conserver les anciens, c'est vouloir remplir un tonneau percé.