Isao Okano : « Jusqu’à cinq heures de randoris par jour »

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Article / vendredi 3 juillet 2015 / source : alljudo


De passage en France, Isao Okano donnait la semaine dernière une conférence à la Maison de la Culture du Japon à Paris. Extraits.

Après la projection du film «Isao Okano, Passion for Judo», le champion olympique 1964 a répondu aux questions de l'assistance en alternant profondeur, recul et humour. Un mélange détonnant, comme son judo pouvait l'être. Extraits.

Bonjour Me Isao Okano, comment jugez-vous le judo français ?
Je n'assiste plus beaucoup aux compétitions internationales, je vis maintenant retiré à la campagne, et du coup cela m'est difficile de porter un jugement mais cette semaine j'ai assisté à un entraînement des équipes de France. Sur ce que j'ai vu, je pense qu'ils travaillent trop avec la force et pas assez avec le relâchement.

A quel âge faut-il commencer le judo et la compétition ?
Moi j'ai commencé le judo à 13 ans, mais je pense qu'on peut commencer plus jeune, ça permet d'acquérir des bonnes formes de corps et un bon tokui-waza. En revanche je suis formellement contre la compétition pour les enfants. On pourrait imaginer pour eux des concours de chutes et d'uchi-komis, mais la compétition ce n'est pas bon trop jeune.

Vous étiez un précurseur et un modèle en matière d'entraînement. Comment vous entraîniez-vous ?
Je faisais des entraînements très longs, jusqu'à cinq heures de randoris par jour. A partir de quatre heures on a plus de force dans les bras, et alors les vraies techniques sortent. A ce moment-là, l'esprit et le corps sont vides. Je voudrais inculquer cette manière de s'entraîner aux athlètes actuels.

Quel était votre manière de vous préparer mentalement le jour d'une compétition ?
Déjà je ne faisais pas beaucoup de compétitions dans l'année. Deux ou trois, pour avoir le temps de bien me préparer. Ensuite le jour de la compétition il faut atteindre cet état de vide. Souvent cela arrive avec la fatigue après le premier ou le deuxième combat. On est alors relâché et concentré en même temps.

Quel a été votre plus mauvais souvenir en tant qu'entraîneur ?
Les Jeux Olympiques de Montréal en 1976. Nous visions quatre titres sur six catégories, mais nous n'en avons remporté que trois. Alors j'ai démissionné. Mais ensuite j'ai vu que certains entraîneurs qui avaient des mauvais résultats ne démissionnaient pas, du coup je me suis dit que j'étais parti trop tôt ! (rires)

Comment jugez-vous le judo féminin ?
Pour moi le judo, c'est le judo. Il n'y a pas de distinction entre le judo féminin et le judo masculin.



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