Gévrise Emane : «J’avais besoin de souffler»

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Interview / lundi 16 mars 2015 /


A l’occasion du stage de l’équipe de France au Pôle de Strasbourg, Gévrise Emane s’est entretenue avec alljudo. Parmi les sujets abordés : son absence à Chelyabinsk, la préparation pour les mondiaux de 2015 et la perspective des JO de Rio 2016. Interview.

Gévrise, vous êtes en plein stage de préparation, ici à Strasbourg. Comment vous sentez-vous ?
Ca va. Nous sommes arrivées mardi, dans un contexte un peu particulier, puisque l'on a appris l'accident d'hélicoptère en Argentine. On était proche d'Alexis Vastine, alors forcément on a été touchées. Nous n'avions pas la tête à nous entraîner au début, mais il a fallu se mettre dedans, et au fil des jours on est rentré dans le vif du sujet. Ca n'a pas été facile. J'essaye de travailler dans la continuité de la tournée asiatique. Les sensations sont bonnes. Pouvoir s'entraîner ici à Strasbourg est une bonne opportunité. Grâce au pôle, on a des partenaires différents et de qualité. C'est enrichissant.

Qu'attendez-vous de cette année 2015 ?
Cette année, tous les tournois comptent dans la course au ranking et à la qualification pour les Jeux Olympiques. Les championnats du monde, à Astana en août sont l'objectif principal. Il y a différentes échéances avant, avec de nombreux tournois de préparation, mais les mondes restent les mondes.

A 18 mois des Jeux Olympiques de Rio, est-ce que vous y pensez déjà ?
L'objectif sera d'aller chercher le titre mais pour le moment, il y a trop d'étapes importantes avant pour pouvoir y penser. Actuellement, je me focalise uniquement sur la mise en place de ce que je travaille. L'ambition est de parvenir à mettre en place ce travail lors des entraînements, puis des compétitions, que je vais accumuler d'ici là.

Pour Rio, il n'y aura qu'une seule place qualificative, mais vous êtes trois à postuler, avec Margaux Pinot et Fanny-Estelle Posvite. Comment se passe cette concurrence ?
Je suis sur le circuit depuis assez longtemps pour avoir appris à connaître la concurrence. Je vis ça bien.

Le chagement de date des championnats d'Europe qui auront finalement lieu à la fin du mois de juin, bouscule-t-il la préparation ?
Ca change surtout pour les championnats du Monde. Il n'y aura que deux mois d'écart entre ces deux échéances et cela chamboule la préparation. Un autre problème va se poser aux filles qui doivent faire des régimes. La gestion d'éventuelles blessures risque également d'être un facteur important entre deux évènements de cette ampleur.

En parlant des championnats du Monde, l'an passé vous n'étiez pas du voyage à Chelyabinsk. Avec du recul comment est-ce que vous analysez votre année 2014 ?
C'était un mal pour un bien, j'avais besoin de souffler et mon corps me l'a fait comprendre. Comme à mon habitude j'ai tout essayé pour en être. Je tenais à tenter le tournoi de Russie pour décrocher la qualification, malgré mon retour de blessure. Mais au final c'est zéro regret, ça devenait nécessaire de couper.

Comment se passe la course nationale à la qualification pour Astana, cet été ?
Cela va se jouer sur les résultats, mais pas que. Pour le moment, je pense être devant, mais tout peut encore arriver. Il ne faut pas oublier que le comité de sélection voudra peut-être envoyer une jeune pour préparer l'avenir, ce qui est logique. Je ne suis pas sélectionneur, je suis combattante, et je me concentre sur ce que j'ai à faire sur le tapis.



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