Chez les athlètes la grogne monte aussi

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Article / lundi 16 fevrier 2015 / source : alljudo


Les athlètes de l'équipe de France se sont regroupés au sein d'une association en cours de constitution, pour engager un avocat et faire valoir leurs intérêts auprès de la Fédération Française de Judo.

Après la création de l'Union de Clubs de Judo de Haut-Niveau, c'est au tour des athlètes de se regrouper pour défendre leurs droits. Parmi leurs revendications, ils n'acceptent plus de servir de support publicitaire aux partenaires de la Fédération sans être intéressés financièrement aux sommes versées. « Nous sommes des panneaux publicitaires vivants et on touche 0 € » explique Alain Schmitt, abondant dans le même sens que Loic Pietri : « On nous traite comme des amateurs alors qu'on a une vie de pros. »

Alors que certaines tensions étaient déjà apparues au cours des dernières années, la grogne s'est amplifiée lorsque les bleus ont appris fin décembre que leurs bourses allaient baisser, suite à la diminution de l'aide allouée par l'état via le CNOSF, et que ces bourses ne seraient plus compatibles avec les conventions d'insertion professionnelle dont bénéficient de nombreux judokas au sein de différentes administration.

Au-delà de la précarisation que cela entraîne pour les athlètes, ce mouvement soulève le problème de la situation des judokas de haut-niveau qui ne disposent pas d'un statut juridique professionnel. Rémunérés par les clubs, ainsi que par des entreprises ou des administrations, ils s'entraînent obligatoirement au sein des structures fédérales, combattent pour l'équipe de France, et de temps en temps pour leurs clubs, peuvent avoir des sponsors personnels mais ont très peu de visibilité à leur offrir, sont tributaires des sélections pour pouvoir progresser dans le classement mondial... En résumé ils évoluent dans une situation complexe et bancale qui ne convient ni aux athlètes, ni aux clubs.

Au moment même où les dirigeants du judo européen viennent de refuser la manne financière de l'UFC au nom des valeurs de notre sport, on laisse des athlètes survivre avec moins de 1000€ par mois et l'obligation de s'entraîner à Paris. Nous proposons aux dirigeants qui ont approuvé ce choix de reverser une partie de leur salaire aux judokas qui sont dans la précarité, cela crédibiliserait leur discours...



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  • ABEILLE - le 02/03/2015 à 09:55

    Comment un "sport amateur" peut-il payer à ses dirigeants des salaires de ministres ou sénateurs comme un sport pro alors que les athlètes galèrent pour beaucoup afin de survivre à Paris ou en banlieue où les loyers sont hors de prix, sans compter le coût de la vie en général ? C'est indécent, un régime des privilèges à l'instar des politiques et pendant ce temps on demande aux "petits" ( licenciés de tous âges) et à ceux qui transpirent, souffrent, s'usent et dont beaucoup sont obligés de travailler en même temps.... de se "serrer la ceinture" (baisse des aides.....) afin de payer les errements politiques et pédagogiques qui ont fait chuter le nombre de licenciés ! Que les profs grognent aussi serait logique, quand on voit ce que certains ont dû payer pour leur formation et que dans le même temps des CFEA, CFEB et CQP... permettent d'enseigner à "moindre coût" et sont choisis par certains clubs plutôt que de choisir des professeurs formés et diplômés... dans certaines régions, ce qui les met dans des situations très complexes face à certains présidents de clubs...

  • fox45 - le 19/02/2015 à 03:28

    A quand une association ou regroupement des professeurs de judo ???

  • pere plexe - le 18/02/2015 à 11:38

    Il serait temps que les athletes de haut niveau puissent gagner correctement leur vie, y compris dans les quelques clubs qui font encore du haut niveau. Beaucoup d'athletes prometteurs renoncent devant des perspectives personnelles trop précaires. Le judo, surtout en France, à loupé son entrée dans le cercle vertueux médiatisation/argent/professionnalisation/performance

  • AXLEMAN - le 17/02/2015 à 11:25

    Il est temps de se rebeller en effet...mais la fédé va leur répondre que si ils ne sont pas contents, qu'il y a du monde derrière pour prendre leur place etc etc...c'est l’avantage d'avoir une fédé forte en licenciés mais ça aussi c'est entrain de changer...victime de leur politique égoïste!