Christian Chaumont : c’est une bande de potes !

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Interview / lundi 10 mars 2014 /


En remportant son 8e titre de champion de France par équipes en dix ans, l’entraîneur de Levallois est en train d’établir un record sans précédents. Au lendemain de cette nouvelle victoire nous avons tenté de percer les secrets de sa réussite.

Depuis que tu as repris les garçons à Levallois il y a dix ans, tu as disputé dix finales et remporté huit titres dont sept consécutifs. Quel est ton secret ?
Il n'y a pas vraiment de secret, mais ce qui est important je crois c'est la façon de manager, de faire vivre le groupe et de transmettre un certain état d'esprit. De génération en génération cet esprit de la gagne se transmet. Quand on voit un Baptiste Leroy qui ne s'entraîne plus beaucoup mais qui vient combattre en moins de 73kg, c'est un exemple de cette mentalité.
Pour créer cet état d'esprit, il faut que les athlètes s'apprécient également en dehors du tapis : les stages, les sorties, la fête... tout ça contribue à créer un groupe.

Comment parviens-tu à motiver des athlètes, qui ont des gros palmarès individuels, pour les amener à se transcender sur une compétition qu'ils ont déjà remportée à de nombreuses reprises ?
L'équipe actuelle c'est vraiment une bande de potes, ils ont des liens très forts. Pour les motiver je leur parle du fait qu'ils doivent vivre des choses fortes ensemble, qu'ils doivent en profiter. Avec eux cela fonctionne comme ça. Je crois aussi qu'ils ont envie de le faire pour moi car il y a une vraie alchimie entre nous, un truc indescriptible qui nous unit.

Contrairement à d'autres tu alignes toujours tes points forts dans leurs catégories respectives. C'est un choix arrêté ou c'est en fonction des circonstances ?
Personnellement je considère que passer un point fort dans une catégorie supérieure c'est prendre un risque. Je ne vois pas trop l'intérêt de me déshabiller sur une catégorie pour prendre un risque sur une autre. Ton point fort, il est là pour gagner. En gardant l'athlète dans sa catégorie, c'est une façon de le responsabiliser par rapport au résultat.

Est-ce que tu n'as pas l'impression que la concurrence a un peu abdiqué ?
Non au contraire à chaque tour on sent que les équipes n'ont rien à perdre et qu'elles veulent vraiment réussir l'exploit de nous battre. Sur la compétition de dimanche il n'y a qu'à voir les combats de Pierre Robin et de Matthieu Bataille sur Cyrille Maret pour comprendre qu'ils n'avaient pas vraiment abdiqué. Concernant Sainte-Geneviève cela fait quatre fois que nous les rencontrons en finale, et à chaque fois on sent qu'ils sont là pour nous rentrer dedans, ils viennent vraiment nous chercher. On sent tout le travail réalisé par Franck Carillon et Celso Martins pour que leur équipe progresse. Ils mériteraient de remporter le titre au moins une fois, même si bien sûr je ne le souhaite pas !

Quel sera le prochain challenge pour tes équipes ?
Le challenge de base ce sont les individuels. Ce que je demande aux athlètes c'est de remporter des médailles européennes et mondiales en individuel. Les équipes on ne commence à en parler que la semaine qui précède la compétition, c'est une parenthèse, un moment différent et joyeux dans la saison. On a toujours l'ambition de gagner mais on ne se fixe pas de challenge collectif longtemps à l'avance.



Réagir à cet article