Riner conclut en beauté

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Article / dimanche 1 septembre 2013 / source : alljudo.net (Laurent Mathieu)


Teddy Riner a mis un point d’orgue à la belle semaine française en remportant son sixième titre mondial. Emilie Andeol (5e) butte au pied du podium, Cyrille Maret est septième.

Riner, seul au monde
En remportant son sixième titre mondial, le cinquième consécutif chez les lourds, Teddy Riner continue d'écrire sa propre légende. Recordman du nombre de titres chez les hommes, il n'est désormais plus qu'à une unité d'Ingrid Bergmans et de Ryoko Tamura-Tani qui détiennent sept titres chacune. Après un premier tour poussif il a survolé la journée face à des adversaires qui, année après année, semblent de plus en plus résignés. Que ce soit le Cubain Brayson en quarts, le Géorgien Okruashvili en demies ou le Brésilien Silva en finale, aucun n'a donné l'impression d'y croire. Moins contracté qu'à Londres, Riner a réalisé une journée quasi parfaite avec un schéma classique : installer rapidement sa garde haute et lancer o-soto-gari, voir uchi-mata, avant de conclure en osae-komi lorsque cela était nécessaire. Une stratégie simple, certes, mais comme disait l'écrivain Wolf-Gozin : « la simplicité est l'habit de la perfection ».

Andéol se rapproche
Bien sûr elle avait les larmes aux yeux après ses deux défaites consécutives dans le tableau final, mais Emilie Andeol continue de se rapprocher des toutes meilleures et si sa courbe de progression n'infléchit pas, il y a fort à parier qu'on la retrouvera prochainement sur un podium mondial. En demi-finale, elle a fait jeu égal avec la Brésilienne Altheman contre laquelle elle ne s'incline que d'un shido, avant de passer un peu au travers de son combat pour le bronze contre la Coréen Jung Eun Lee. Néanmois le bilan de ses premiers championnats du monde est très encourageant.

Maret un ton en-dessous
La saison a-t-elle été trop longue pour Cyrille Maret ? La préparation trop dure ? On ne le saura pas, mais toujours est-il qu'après une belle saison balisée par un podium à Paris et un podium aux Europe, Cyrille Maret a été un peu moins performant sur ces championnats du monde. La journée avait pourtant bien commencée avec des victoires sur le Brésilien Correa puis sur le Géorgien Zhorzholiani. Mais la dynamique s'est interrompue en quarts de finale contre Kurbanov, un Ouzbèk peu connu qui a pris rapidement la mesure du Français : wazari, yuko, puis de nouveau wazari. En repêchage, face au vieillissant Takashi Ono il n'a pas su faire fructifier sa plus grande puissance et il s'incline après avoir concédé yuko sur un joli koshi-guruma.

Grol n'y arrive pas
Toujours présent sur les podiums internationaux le Néerlandais Enke Grol (-100kg) n'est pas parvenu à remporter le grand titre qui manque à son palmarès. Après avoir sorti le favori de la compétition, le Tchèque Krpalek en demi-finale, il perd sa troisième finale mondiale à la manière d'un Poulidor du judo. En finale il perd cette fois-ci contre Elkhan Mammadov qui, grâce à un sode plein d'opportunisme compté wazari, devient le premier Azéri champion du monde.

Ortiz confirme son titre olympique

Vainqueur inattendue à Londres, la Cubaine Ortiz (+78kg) réussit le doublé en remportant son premier titre mondial. Après avoir accédé facilement aux demi-finales, elle a battu son adversaire la plus dangereuse la Japonaise Tachimoto par deux shidos à un, avant de dominer la Brésilienne Altheman en finale sur oase-komi. Battue cette année aux Masters et au Grand Prix de Miami, elle confirme sa capacité àrépondre présente lors des grands évènements.

1e Japon, 2e France, 3e Cuba

Le Japon retrouve la première place perdue à Londres grâce surtout au début de semaine tonitruant de ses masculins. Mais tous les problèmes ne sont pas réglés pour cette équipe qui n'a plus grand monde de performant à partir des moins de 81kg et dont les féminines ont réalisé un championnat très en retrait de leurs performances habituelles.

Avec sept médailles et deux titres, la France a réalisé de très bons championnats du monde. L'autre bonne nouvelle c'est le retour au premier plan de notre équipe masculine (2 or, 1 argent, 1 bronze) qui, une fois n'est pas coutume, vient combler le passage à vide des filles.

Cuba optimise bien ses deux seules médailles puisqu'elles sont toutes les deux en or, ce qui lui permet de terminer troisième devant le Brésil qui totalise six médailles mais un seul titre.


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