Une journée décevante

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Article / mardi 27 aout 2013 / source : alljudo.net (Laurent Mathieu)


Avec Priscilla Gneto, Dimitri Dragin et David Larose l’équipe de France avait de réelles chances de aujourd’hui, pourtant après deux jours de compétition la France affiche toujours un total de zéro médailles.

Comme en 2011, l'équipe de France n'a toujours pas remporté la moindre médaille après les deux premières catégories masculines et féminines, mais en poussant la comparaison un peu plus loin, on constate tout de même qu'à Paris les bleus avaient déjà accroché deux cinquièmes places et une septième place, tandis que pour l'instant aucun Français n'est parvenu à se qualifier pour le tableau final.

Gneto ne pouvait pas espérer mieux
Après une saison et une préparation compliquées, Priscilla Gneto a fait bonne figure malgré une entorse au genou qui devra sans doute nécessiter une nouvelle opération dans les moins à venir. Appliquée et autoritaire lors de ses deux premiers combats face à la Néerlandaise Wolfslag et la Bélarusse Skrypnik, elle s'incline en huitièmes de finale sans avoir à rougir face à la future vainqueur la Kosovarde Kelmendi sur le score de deux shidos à un. Compte tenu du contexte, elle pouvait difficilement faire mieux, et peut-être qu'avec un autre tirage elle aurait pu aller chercher une médaille, ce qui aurait été un authentique exploit.

Dragin n'a pas saisi sa chance
Malgré sa 14e place mondiale, Dimitri Dragin avait hérité d'un tirage au sort favorable et c'est donc logiquement qu'il accédait aux huitièmes de finale. Pourtant l'impression laissée sur les premiers tours était mitigée, car on l'avait notamment vu être dominé à certains moments par l'Israelien Pollack puis par l'Allemand Seidl, concédant au total cinq shidos sur ces deux combats. Face à l'Azeri Shikhalizada, un combattant porté sur l'offensive que le Français a battu deux fois en 2013, tout le monde s'accordait pour dire que le combat risquait de ne pas aller à son terme, et que Dimitri avait de bonnes chances, à condition de se lâcher. Malheureusement, le Levalloisien laissait l'initiative du combat à l'Azéri qui n'en demandait pas tant. Averti une première fois Dimitri Dragin ne réagissait pas, et après 1'30 de combat il se faisait embarquer dans un bel enchainement conclu sur tai-otoshi. Si certains ne manqueront pas de faire remarquer que l'action était peut-être dehors, nous retiendrons surtout que c'est le combattant le plus ambitieux qui l'a emporté.

Un Larose des mauvais jours...
On pensait que sa troisième place aux championnats d'Europe avait libéré David Larose du poids qui semble pesé sur ses épaules lors des grands championnats. Malheureusement, le Larose des mauvais jours a fait son retour sur les tatamis de Rio au moment où l'on s'y attendait le moins. Certes le Polonais Zagrodnik est un adversaire dangereux, capable de lancer des seoi-nage à tout bout de champ pour empoisonner le judo plus posé du double vainqueur du tournoi de Paris. Mais on regrettera surtout que le combattant de Sainte-Geneviève ait attendu d'être mené d'un shido et d'un wazari pour prendre le taureau par les cornes, car dès ce moment-là le Polonais s'est retrouvé en difficulté. Gérant tant bien que mal son avance à grand renfort d'attaques à genou, il a concédé un shido et un yuko et il n'était plus très loin du point de rupture. Dommage...

Ebinuma, avec un bras !
C'est avec un courage et un talent hors du commun que le Japonais Masashi Ebinuma a conquis son deuxième titre mondial aux dépends du surprenant Kazakh Mukanov. Pris en waki-gatame, le Japonais grimaçait, échappait quelques cris mais il ne tapait pas et l'arbitre annonçait un maté salvateur alors que le coude du Japonais semblait bien abimé. Mené d'un shido à moins d'une minute du terme, la situation paraissait compromise, mais pas pour Ebinuma qui dans un ultime sursaut d'orgueil plaçait un énorme o-uchi-gari ken-ken, conservant du même coup la couronne mondiale conquise à Paris il y a deux ans. La marque d'un champion.

Kelmendi, la consécration
Annoncée comme l'une des favorites à Londres, Majlinda Kelmendi n'avait pas supporté la pression et elle s'était faite sortir au premier tour. Depuis elle est devenue l'incontestable leader de la catégorie, et elle l'a démontré de brillante manière. Puissante et précise, elle a étouffé ses adversaires et elle n'a presque jamais été mise en danger. Véritable rouleau compresseur, elle remporte la demi contre la Japonaise Hashimoto par deux shidos à un, puis la finale contre la Brésilienne Miranda sur un uchi-mata (wazari) conclut en immobilisation.


Les résultats des championnats du monde de Judo Rio 2013
Classement par pays

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