Franck Lefebvre : «beaucoup de bons professeurs dans le sud»
Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Interview / mardi 19 mars 2013 / source : alljudo.net (Laurent Mathieu)
Ancien international et aujourd’hui professeur dans le sud de la France, Franck Lefebvre retrace son parcours et évoque son travail d’enseignant pour alljudo.
Bonjour Franck, peux-tu nous résumer ta carrière en quelques mots ?
J'ai été médaillé aux championnats de France cadets et juniors et j'ai été remplaçant pour les championnats d'Europe et pour les championnats du monde juniors. En seniors j'ai été champion de France 1e division en 1996, j'ai participé trois fois au tournoi de Paris (95, 96 et 97) et une fois à la Coupe Kano. Malheureusement j'ai perdu ma mère à 23 ans et j'ai interrompu ma carrière pour redescendre dans le sud afin d'aider mon père pour éduquer mon plus jeune frère. Je venais de signer au PSG Judo, cela a été une véritable souffrance.
Qu'as-tu fait lorsque tu es revenu dans le Var ?
J'ai intégré le Comité du Var de judo en tant qu'emploi jeune et en parallèle j'ai commencé à développer des clubs. Après sept années passées au Comité du Var avec un statut assez précaire, je suis parti car le Comité n'avait pas les moyens de me proposer un CDI.
Donc depuis tu ne travailles que sur des clubs ?
Oui, je travaille sur quatre clubs : l'ARAM (Association Raphaeloise d'Arts Martiaux) qui compte 240 licienciés, le JC Lavandou-Bormes (120 licenciés) et deux clubs que j'ai créé dans des petites communes le Dojo Mottois (85 licenciés) et le JC Gassinois (50 licenciés). Sur ces quatre clubs je suis le seul professeur.
Cela doit représenter pas mal d'heures de cours ?
Je passe 25 heures par semaine sur le tapis, auxquelles il faut ajouter les compétitions et des initiations que je fais à titre bénévole dans les écoles de Saint-Raphaël dans le cadre des activités périscolaires. J'ai heureusement la chance d'avoir des ceintures noires qui m'aident pour encadrer les jeunes aux compétitions.
Tu es très axé sur la compétition ?
Je ne pousse personne, mais je suis là pour ceux qui ont envie, et s'ils ont les moyens de bien faire je n'hésite pas à les diriger vers les structures fédérales. Sinon je fais cohabiter l'approche compétitive et l'approche loisirs. A Saint-Raphaël et dans le golfe tropézien où se situent mes clubs, certains n'ont aucune attente par rapport à la compétition. L'hiver ils vont au ski et à partir de mai à la plage !
Dans ce contexte c'est difficile de fidéliser les judokas ?
Oui, d'autant plus que l'on souffre également de la concurrence du rugby et du Racing Club de Toulon. J'ai beaucoup de jeunes qui étaient vaillant et costaud et qui sont partis au rugby. Les entraîneurs du rugby se frottent les mains car ils récupèrent des jeunes déjà formés au corps à corps. Au regard de cette concurrence, je trouve qu'il y a beaucoup de choses que l'on pourrait faire mieux dans le judo.
Lesquelles ?
Je pense qu'au niveau de la communication, des moyens que l'on y met, on devrait faire plus. Il faut également réfléchir à ce que l'on propose aux jeunes. Les championnats benjamins par exemple sont catastrophiques. On est très tatillons sur les inscriptions, sur le contrôle des passeports, certains enfants pourtant licenciés se font même refouler, mais à côté de ça on laisse des jeunes arbitres se dépêtrer avec un règlement que même les arbitres adultes ne savent pas comment appliquer tant il est devenu compliqué. Résultats c'est la foire d'empoigne et c'est comme cela que l'on perd des jeunes ! On ne retrouve pas cette complexité au niveau du rugby. Le gamin arrive, il paye sa licence et il joue, c'est fluide, et ça les parents le constatent. Moi dans mes clubs tous les enfants sans exception sont licenciés à la FFJDA, mais je pense que la fédération devrait vraiment se pencher sur la question de l'organisation des compétitions pour les plus jeunes.
Comment expliques-tu les excellents résultats obtenus par les clubs du Sud-Est notamment en cadets et en juniors ?
Je pense que les succès remportés par les judokas de la ligue PACA sont en premier lieu le fruit du travail réalisé dans les clubs. Bien sûr il y a les structures, mais notre force c'est le nombre de professeurs compétents et impliqués qui sont tous les week-ends sur les bords des tatamis. A Nice, à Cannes, à Toulon, à Marseille, à Saint-Laurent, il y a des clubs qui obtiennent d'excellents résultats. Pourtant ce ne sont pas des clubs hyper-subventionnés et ils doivent se battre comme je le fais à Saint-Raphaël pour attirer des partenaires privés.
Un mot sur le stage que tu organises chaque été à Puget-sur-Argens ?
C'est un stage que j'ai créé il y a quinze ans et auquel je suis très attaché. Nous disposons d'installations exceptionnelles, puisque nous sommes dans un camping cinq étoiles qui normalement n'acceptent pas les groupes. Nous avons un dojo de 600m2, il y a quatre piscines, des jolis bungalows... des conditions incroyables pour travailler et se retrouver dans une ambiance de détente. Les premières années j'avais tous les athlètes de l'équipe de France qui venaient régulièrement. En 2000, j'avais même trois sélectionnés olympiques (Eric Despezelle, Larbi Benboudaoud et Ferrid Kheder) qui sont venus durant leur période de préparation. Au fil du temps ça c'est un peu tassé, mais cette année encore la centaine de stagiaires que nous devrions avoir, pourra côtoyer quelques grands champions comme Daniel Fernandes, Ghislain Lemaire, Benjamin Darbelet, Laurent Crost ou encore Darcel Yandzi.
Vidéo de présentation de l'ARAM Judo
bonjour, mais les enseignants du Pas de Calais et des autres départements sont aussi très impliqués et pour preuve que nous nous voyons très régulièrement autour des tatamis. et la modestie m'impose de ne pas étaler le nombre de Km effectué dans l'année correspondant aux nombreux déplacements que je peux faire sur une saison mais sachez que je ne suis pas beaucoup chez moi. je reconnais que les résultats de la ligue Paca sont impressionnats et je félicite ces performances.
Un véritable exemple pour le judo varois!
Bonjour Logarbe, j'ai réalisé l'entretien avec Franck Lefevbre et je peux vous affirmer catégoriquement que son propos n'était pas de dire que les profs du sud étaient les meilleurs. Ils soulignait surtout qu'il y en avait beaucoup de très impliqués.
bonjour monsieur Lefebvre, je vous félicite pour tout ce que vous apportez au judo. cependant je reprendrai deux points : 1/ vous avez raison en ce qui concerne les benjamins, il faut revoir tout ce championnat, c'est vraiment catastrophique. 2/ les profs du sud obtiennent de très bons résultats sportifs et je les félicite mais delà à dire qu'ils sont compétents et que sous entendu les autres ne le sont pas, je ne suis d'accord. le prof du pas de calais vous salut bien !