Christophe Massina : Pavia a encore progressé mentalement

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Interview / mardi 19 fevrier 2013 /


L’entraineur de l’équipe de France féminine Christophe Massina revient sur la performance des Françaises lors du tournoi de Paris.

Bonjour Christophe Massina, Quel bilan tirez-vous du tournoi de Paris ?
C'est un bilan très positif sur le nombre de médailles d'or, mais également dans le comportement global de l'équipe féminine. Les filles ont fait preuve de détermination et ne se sont pas posé de questions par rapport aux nouvelles règles d'arbitrage. Ça a marché pour certaines et pour d'autres un peu moins. D'une manière générale, les filles ont haussé leur niveau, c'est donc très positif en ce début d'olympiade.

A l'exception d'Automne Pavia, cela a été difficile pour les médaillés olympiques de Londres ?
Les médaillées olympiques ont pris trois à quatre mois de récupération, on savait donc qu'elles ne seraient pas à 100% sur la compétition. Ça ne m'inquiète d'ailleurs pas plus que cela. Automne est la seule à avoir repris bien avant les autres, (en novembre), puisqu'elle a déjà fait la coupe Kano, on savait donc qu'elle serait prête pour ce tournoi. Elle a bien confirmé puisqu'elle bat la japonaise Yamamoto qui l'avait dominé à Tokyo. C'est vraiment bien et j'ai trouvé que sa force mentale s'était encore agrandie. On savait qu'elle était forte dans ce domaine mais elle a pris une dimension supérieure. Pour moi, c'est donc la continuité dans ses objectifs d'être championne du monde et championne olympique.

Clarisse Agbegnenou, triple Championne de France et vainqueur du Tournoi de Paris n'est-elle pas en train de prendre le leadership de la catégorie des moins de 63kg ?
On ne va pas s'emballer tout de suite car Gévrise Emane est championne du monde et médaillé olympique. Par contre, Clarisse a pris une dimension supérieure par rapport à ce qu'elle pouvait produire avant. Sa concentration et sa rigueur à tous les entraînements ont payé à Paris. On est très satisfait d'avoir deux athlètes de dimension mondiale dans la même catégorie. La concurrence est saine et ça tire tout le monde vers le haut. On espère qu'au Championnat du Monde de Rio, si toutes les deux sont sélectionnées en moins de 63kg, elles se retrouveront en finale pour s'expliquer.

N'avez-vous pas été surpris par le manque de motivation de certaines médaillées olympiques comme Audrey Tcheuméo qui a déclaré qu'elle n'avait pas «envie de gagner» ?
On dit souvent cela sous le coup de la déception mais quand les filles de l'Equipe de France s'alignent sur un tournoi de Paris, elles ont envie de le gagner. Je pense qu'Audrey était déçue et si elle n'avait pas été motivée pour le gagner, elle ne serait pas partie la semaine précédente en Bulgarie, sur un tournoi qu'elle a gagné, pour prendre des repères.

Lucie Décosse se pose des questions sur la suite à donner à sa carrière. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
Il faut relativiser ce qui est dit à la suite des compétitions. C'est vraiment très difficile de disputer un tournoi comme Paris avec peu de préparation. On n'est pas surpris, ça aurait pu très bien se passer mais en plus avec les nouveaux règlements, ça nécessite un temps de d'adaptation sur les premières compétitions.

La petite surprise, c'est la médaille d'or de Lucie Louette ?
Lucie ne sort pas du chapeau. Elle est médaillée à deux reprises au niveau européen et elle a gagné un Grand Chelem à Moscou. En revanche, je suis surpris par la qualité de sa compétition dans sa concentration, dans la rigueur qu'elle a mise dans les combats parce que parfois elle piochait à ce niveau-là. Mais on savait qu'elle était capable de gagner le tournoi de Paris et de faire de belles choses.

 



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