Jean-Marie Coustal : « rester au top le plus longtemps possible »

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Interview / jeudi 31 janvier 2013 /


Budget, objectifs et politique du club, malgré le contexte de crise le Président du Levallois SC judo a accepté de répondre à toutes nos questions. Interview.

Bonjour Jean-Marie Coustal, pourriez-vous me présenter le club de Levallois que vous présidez depuis bientôt trois ans ?
C'est un club professionnel et amateur avec 700 licenciés. On fait en sorte d'avoir une mixité homme-femme, c'est donc important pour nous de promouvoir le sport féminin à sa juste valeur. De plus, contrairement aux idées reçues, le Levallois SC est un club familial où les athlètes se sentent bien et où il y a une bonne osmose.

Etes-vous toujours le club le plus riche en France ?
Le plus riche en France, vraisemblablement, mais je n'ai pas de certitude car je ne connais le budget des autres. On va dire que nous sommes un club qui se donne les moyens de réussir. Nous avons un budget en conséquence qui repose sur le soutien de la mairie et sur certains sponsors qui nous accompagnent.

On a senti au cours des deux dernières saisons que vous aviez besoin de réduire les dépenses ?
Oui c'est le reflet de la société, c'est comme un budget dans une famille, les prix augmentent et les salaires n'augmentent pas. Nous c'est pareil, les subventions et les sponsors ne peuvent pas augmenter à cause de la crise actuelle et donc on va dire qu'on n'a pas des moyens extensifs.

L'équipe féminine de Levallois s'est affaiblie après plusieurs départs et notamment celui d'Automne Pavia. Pensez-vous pouvoir vous renfoncer l'année prochaine ?
On va essayer... Comme je vous l'ai dit, c'est important pour le club de Levallois de briller chez les hommes et chez les femmes. On y est parvenu ces dernières années mais la crise fait que c'est plus difficile. Il y a eu le départ d'Automne Pavia et dans une équipe de cinq, quand il y en a une qui part, cela affaiblit l'équipe. On essayera de trouver des solutions pour pouvoir faire venir une ou deux filles afin de se renforcer. Notre difficulté c'est que lorsque nous payons dix à quinze athlètes pour avoir des équipes compétitives, certains clubs n'en payent que deux ou trois, et ils peuvent ainsi offrir des salaires élevés. Les difficultés actuelles mettent encore plus en valeur le doublé historique que nous avons réalisé en 2011 en remportant la Coupe d'Europe chez les garçons et chez les filles, un exploit qui à mon sens n'a pas été assez reconnu par le sport français.

Vous pensez recruter une grosse pointure ou plutôt des jeunes ?
Cela peut être l'un ou l'autre, voire les deux. Certains doivent penser « Levallois avec l'argent qu'ils ont, ils vont prendre une grosse pointure » mais ce n'est pas forcément ce que l'on veut faire. On peut tout à fait former des jeunes, on en a les moyens. On réfléchit actuellement avec le bureau et l'encadrement sportif à la meilleure stratégie pour renforcer l'équipe. Notre réflexion est de savoir si on continue avec du très haut niveau en recrutant directement des athlètes confirmés, ou si l'on engage et investit sur un ou deux jeunes.

Qu'en est-il de votre collaboration avec Roger Vachon ? Est-il toujours le manager du Levallois SC ?
Non, il n'est plus le manager du club même s'il est toujours présent et licencié au club. Aujourd'hui de par ses fonctions à la Fédération Française de Judo, il n'est plus manager, mais sachant tout ce qu'il a apporté au club, on ne se prive pas de ses compétences et de ses conseils. On va dire que c'est le sage du club.

Un mot sur Christian Chaumont, votre Directeur Sportif qui est présent au club depuis de nombreuses années ?
Je suis heureux d'avoir découvert cet homme-là sous toutes ces facettes, aussi bien personnellement que professionnellement. C'est la personne qui peaufine nos champions et nos championnes. Il trouve les points faibles et les besoins de nos athlètes. Il a le mental, la psychologie et il sait trouver les mots qui vont bien. D'un point de vue technique, il leur apporte beaucoup. C'est un grand monsieur du judo, et je dis souvent à mes amis que si Levallois c'est le Barcelone du judo, Christian c'est Guardiola ! C'est quelqu'un de discret qui travaille énormément pour le judo français.

Quels sont aujourd'hui vos principaux concurrents ?
Il y a Orléans qui recommence à se renforcer et il y a trois-quatre clubs d'Ile-de-France que l'on connaît. Les difficultés à Nice, on ne s'en réjouit pas. C'est comme dans tous les sports au monde, si on n'a pas de concurrence, on n'évolue pas. Je suis le premier à chaque compétition à croiser les doigts pour gagner, mais je sais aussi qu'on a besoin des autres pour évoluer. J'espère sincèrement que le judo français va avoir un peu plus d'argent et de médiatisation pour pouvoir évoluer à un très haut niveau.

En 2008, vous aviez organisé les Championnats du monde Open. Envisagez-vous d'organiser de nouveau un gros évènement ?
On le souhaiterait mais c'est encore une fois des investissements financiers énormes. C'est dans nos têtes, on aimerait bien, mais ceci dit, ce n'est pas notre priorité.

Retrouvez l'intégralité de cette interview sur JudoPro



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