Classement des clubs : le bilan

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Article / vendredi 30 novembre 2012 / source : alljudo.net (Baptiste Leroy)


Suite aux championnats de France nous vous proposons d'analyser le classement des clubs. Analyse.

Masculins : Levallois et l'ACBB repartent dos à dos
Avec deux titres et deux médailles de bronze, le Levallois SC et l'ACBB se partagent la plus haute marche du podium chez les garçons.

La stratégie haut de gamme, « 100% élite », de Levallois continue de porter ses fruits. En l'absence de Riner, Schmitt et Dafreville, ce sont Duprat, Maret, Darbelet et Iddir qui ont fait le boulot.
Pour la deuxième année consécutive, l'ACBB termine en tête de ce classement avec une stratégie intermédiaire qui allie la volonté d'avoir des internationaux (Piétri, Korval, Robin) mais aussi des équipiers (Brisson, Chaine) ou encore de faire de la post formations (Poussin, Mohamedi, Leroy). On notera que l'ACBB réussit à se classer une nouvelle fois premier sans ses médaillés de l'année dernière (Poussin, Korval, Bonhomme et Fabre). Cela démontre un savoir-faire certain et une réelle dynamique dans la préparation des France.

Ce classement n'est pas surprenant et si les absents avaient participé - Riner, Schmitt, Dafreville d'un côté, Piétri, Fabre et Korval de l'autre - l'écart entre ces deux clubs et leurs poursuivants aurait été encore plus important.

Sainte Geneviève, qui avait la plus grosse délégation d'athlètes sur ce championnat, adopte une stratégie assez proche de celle de l'ACBB avec des titulaires (Larose, Bonvoisin, Gobert, Urani), de la post formation (La Rocca, Aminot, Kermarec), auxquels il faut ajouter une troisième catégorie d'athlètes, des universitaires ou des judokas qui sont dans la vie active, qui n'ont pas ou peu d'attentes internationales, mais qui s'épanouissent dans l'ambiance familiale du club. L'échec des leaders Larose (2e en -66kg) et Bonvoisin (3e en +100kg) relègue le club de Celso Martins à la 6e place du classement masculin.

Cela profite à deux clubs qui sont sur la phase ascendante, le CO Sartrouville et le FLAM 91 qui, grâce aux titres respectifs, dans deux catégories très fortes, de Vincent Massimino (-90kg) et de Kilian Leblouch (-66kg), pointent aux 3e et 4e place du classement.

Le résultat du CO Sartrouville de Laurent Messeguer est particulièrement remarquable puisqu'avec sept athlètes engagés il obtient cinq demi-finales, un titre (Massimino), une médaille d'argent (Gomez Tavarez) et une médaille de bronze (Clément Czukiewicz). On sent derrière ce résultat le travail d'un groupe soudé dont les athlètes ont su se sublimer, comme Massimino face à Clerget ou Czukiewicz face à Dragin.

Enfin on relèvera la petite performance de l'US Orléans (une médaille d'argent pour Buffet) qui, en l'absence de Legrand et de Jeannin, ne pouvait pas prétendre figurer dans le haut de ce classement.

Féminines : Champigny a de la ressource
Sur le papier les trois plus grosses écuries se nommaient Champigny, Pontault-Combault et Peugeot-Mulhouse, avec un avantage pour Champigny dont toutes les filles étaient capables de jouer le titre (Delsalle, Bennaroche, Pasquet, Etienne, Mentouopou, Andéol).

Avec deux médailles d'or, et malgré les défaites de Marie Pasquet et Morgane Ribout, les filles d'Audrey Larizza confirment leur titre de championnes d'Europe par équipe.

En moins de 52kg Delphine Delsalle vient apporter un titre moins attendu que celui d'Emilie Andéol, et avec un total de six médailles, la disqualification sévère de Géraldine Mentouopou en devient anecdotique. Champigny est bien actuellement le meilleur club féminin en France et en Europe.

L'ASC Peugeot-Mulhouse a tiré profit des absences conjuguées d'Automne Pavia et d'Hélène Receveaux en -57kg pour envoyer de fort belle manière Cindy Huber vers un titre qui, grâce aux médailles de Marjorie Ulrich (2e en -78kg), Rebecca Ramanich (2e en +78kg) et Marielle Pruvost (3e en -63kg), propulse les Alsaciennes à la 2e place de ce classement. Avec en réserve les jeunes Lucie Duport (blessée) et Margaux Pinot (5e) qui monte de catégorie sur ce championnat, Peugeot-Mulhouse a les armes pour venir titiller Champigny dans les prochains mois.

Le Pontault-Combault de Franck Bellard et Eric Despezelle fait le plein de médailles (5) mais, faute de titre, doit se contenter de la 7e place du classement. C'est néanmoins un résultat extrêmement positif pour un club qui doit composer avec les fins de carrière des sœurs Possamai, d'Anne-Sophie Mondière et la blessure de Clarisse Abricot.

La victoire de Karine Berger (1e en -70kg) et les deux médailles en +78kg de Marjorie Deroose et Anne-Fatouma M'Bairo, auxquelles viennent s'ajouter la belle performance de Julia Rosso (2e en -52kg), permettent au JC Maisons-Alfort d‘obtenir une flatteuse 3e place au classement féminin. C'est un score qui aurait certainement été plus élevé sans la blessure de Sarah Loko et l'absence de Marine Richard.

Le JC Escales-Argenteuil (4e) continue sa progression, en récupérant année après année des athlètes qui cherchent à rebondir suite à des problèmes dans leur club précédents. Clarisse Agbegnenou (1e en -63kg) et Aurélia Issoumalia (3e en -52kg) ne sont pas seules, puisque les protégées d'Ahcène Goudjil récoltent également une 5e place (Lucie Perrot) et une 7e place (Morgane Arthuis). Maintenant qu’ils ont accroché le wagon du très haut niveau et que les athlètes qui vont dans ce club continuent de progresser, l’Escale d’Argenteuil va certainement asseoir son standing et grimper dans la hiérarchie.

Pour l'anecdote on notera qu'en l'absence de ses médaillées olympiques (Gneto et Emane) Levallois réalise du 100% grâce à la victoire de son unique représentante, Lucie Louette.

Classement général : Levallois toujours là
Le podium des clubs se jouait cette année à deux titres. Et trois titres suffisaient pour être numéro un. Ceci révèle une répartition importante des victoires entre les différents clubs, et donc d'un resserrement en haut de la hiérarchie nationale.

Levallois grâce aux trois titres de Maret, Duprat et Louette, conserve son leadership national démontrant, s'il était besoin, que malgré les départs enregistrés au cours des dernières années il reste le meilleur club séniors en France.

Champigny (2e) et l'ACBB (3e) ont la particularité de ne pas être des clubs mixtes et ils poursuivent, l'un chez les filles (Champigny) et l'autre chez les garçons (ACBB), des stratégies quasiment similaires.

Quatrième au classement des médailles, l'ASC Peugeot Mulhouse est le seul club non francilien dans les 12 premiers. Ce résultat plus qu'encourageant démontre encore une fois qu'il est très difficile, voire impossible, de pérenniser un club de haut niveau hors de l'Ile de France.

S'il y a bien un problème sur lequel la Fédération devrait se pencher c'est celui-ci. Des clubs comme L'Olympique Judo Nice, Nice judo, le CPB Rennes, Forges Dojo 76, le Dojo Nantais, l'ADJ 21, Clermont Auvergne, l'AJ Limoges, l'UJ Brive, Franche-Comté Judo, Marnaval ou en encore l'OM Judo ne pourront jamais jouer durablement dans la cours des grands sans un changement de stratégie fédérale.

Même l'emblématique US Orléans, qui pourtant à certains égards est un club parisien, ne doit sa survie dans l'élite qu'au choix d'Ugo Legrand de collaborer avec Daniel Fernandes, c'est dire la difficulté de faire rimer province et haut-niveau.

Ensuite on retrouve un peloton assez homogène de clubs qui se classent entre la 5e et la 10e place grâce à au moins un titre et une finale : Maisons-Alfort, Sartrouville, Montreuil, Flam 91 et Argenteuil.
Pour être complet on notera qu'avec la mort annoncée du Lagardère Paris Racing, et les disparitions plus anciennes du Racing Club de France et du PSG Judo, il n'y a plus de club de haut-niveau au sein de la ligue de Paris. Alexandre Borderieux et son projet « AJA - US Métro » est pour l'instant le seul à porter les espoirs de revoir un grand club dans Paris intra-muros.

En complément à cet article retrouvez l'analyse de la stratégie des clubs sur JudoPro



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