Bilan des championnats d'Europe
Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Article / mercredi 26 septembre 2012 / source : alljudo.net
Avec six médailles pour les filles contre une seule pour les garçons, l'équipe de France juniors présente un bilan contrasté à l'issue des championnats d'Europe.
« C'est vraiment un bon bilan, je suis fier de mes athlètes ». Christophe Massina, l'entraîneur des filles ne cache pas sa satisfaction après les championnats d'Europe disputés en Croatie où les féminines ont remporté six médailles dont deux en or. Treicy Etiennar (1e) et Laury Posvite (2e) ont même réussi le doublé en moins de 57kg, une première pour le judo français depuis que deux athlètes de la même catégorie sont autorisés sur les championnats continentaux.
Si pour l'anecdote on notera que Treicy Etiennar a pris sa revanche des championnats de France, le coach tricolore tiens à souligner « leur engagement et leur détermination » expliquant que « c'est ce qui a fait la différence car elles n'avaient pas battu ces filles durant la saison ». Comme pour leur camarade Amelie Guihur médaillé d'argent en moins de 52kg, Christophe Massina, avait attendu le dernier moment pour les emmener en Croatie. Il attendait d'elles « un état d'esprit plus conquérant et un niveau d'exigence encore plus important ». Le message a donc été entendu même s'il n'oublie pas de souligner « le gros travail effectué durant l'année par ses collègues des clubs et des pôles ».
Margaux Pinot (-63kg) grand espoir du judo Français a également décroché son deuxième titre de champion d'Europe. Elle a surclassé ses adversaires à partir des quarts de finale « même si elle a eu du mal à rentrer dans la compétition, visiblement très stressée par l'enjeu » souligne l'entraîneur de l'Equipe de France. Selon lui la judokate de l'ACS Peugeot Mulhouse « a les qualités pour atteindre le très haut niveau et ses titres lui donnent un petit avantage sur les autres. Ensuite cela va dépendre de son travail et de la concurrence qu'il y aura dans les années à venir ».
Problème de mentalité et de culture
Si les féminines ont brillé lors des champions d'Europe, on ne peut pas en dire autant de l'équipe de France masculine. Une seule médaille, en bronze, pour Aurelien Claux en moins de 55kg, le bilan est maigre. « C'est une grosse déception » commente Franck Chambilly, l'entraîneur des masculins. Ses athlètes, notamment Kevin Azema (-60kg) et Nabil Zalagh (+100kg), n'ont pas confirmé lors de « l'examen final », les bons résultats obtenus lors des tournois de préparation. « Le bilan est mauvais compte tenu du potentiel de l'équipe et sachant que ce groupe est composé de 80% d'athlètes en dernière année junior » souligne- t-il.
Comment expliquer alors cette contre-performance lors de ces championnats d'Europe ? Pour le coach tricolore, c'est avant tout un problème de culture. « Les jeunes athlètes français ont une maturité assez tardive, et ils se forgent dans la défaite ». On pourrait lui opposer les exemples de Teddy Riner et Ugo Legrand, qui ont eu des résultats en junior avant de confirmer en senior, mais il faut bien reconnaître que ces deux là sont les exceptions qui confirment la règle.
Si l'on ajoute au manque de maturité des tirages au sort difficiles, on a pu rapidement mesurer l'écart qui séparait les juniors français des Géorgiens ou des Russes, des combattant déjà redoutables qui seront rapidement performants en seniors. « Les combats difficiles on les a perdu, on n'a pas l'habitude d'avoir des garçons aussi costauds et capables d'imposer un rythme aussi élevé » déplore Franck Chambilly. Pourtant, avec Yacine Douma le second entraineur des juniors masculins, ils pensaient les avoir placés dans les meilleures dispositions physiques, techniques et mentales, mais cela n'a pas suffi.
Loin d'être fataliste, Franck Chambilly, qui travaillera désormais sur les seniors, pense savoir comment combler l'écart : « ils doivent se préparer plus régulièrement dans les pays de l'Est et se construire un mental pour être capable de se surpasser dans les grandes compétitions ».
Résultats des Championnats d'Europe juniors
Il n'y a pas qu'en junior que ça n'a pas fonctionné, en cadet c'était peu ou prou la même chose!! Rien d'étonnant finalement puisqu'on fait le choix de limiter dès le départ le niveau de compétition qui permettrait d'avoir davantage d'adversité pour les meilleurs et de commencer à travailler le mental. exemples de ce que j'avance: chez les benjamins on arrête aux régionaux et encore il arrive qu'on divise souvent les régions en deux et en minimes pourquoi les meilleurs de chaque zone ne se rencontreraient pas en finale France ?
C'est marrant, je trouve que ça contraste avec l'interview d'Hosokawa: "Le plus important c'est la mentalité, le contrôle de soi, l'évolution personnelle. Il faut gagner contre soi-même pour pouvoir s'imposer l'entraînement tous les jours et pour ne pas avoir le trac le jour de la compétition."