Le contrôle de l'entrainement en judo

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Conseils / lundi 17 septembre 2012 / source : alljudo.net


Chaque athlète est unique, avec ses propres qualités musculaires et cardio-vasculaires. Il est donc difficile d'optimiser les compétences de tous les athlètes au cours d'un entrainement commun. Le contrôle de l'entrainement va vous permettre de remédier à cela. Explications.

Chaque athlète est différent. Il faut donc prévoir de gérer l'entrainement en tenant compte des qualités propres à chacun et en incitant les athlètes à travailler dans les domaines où ils sont moins performants. Pour cela le suivi et le contrôle de l'entrainement doivent être appréhendés de manière individualisée :
- Par l'évaluation diagnostique de l'athlète.
- Par le contrôle durant l'entrainement.
- Par une évaluation finale.

Quelques tests
Voici une série de tests que l'on peut mettre en place dans les clubs :
- Pour la VMA (Vitesse maximale aérobie) : il existe une multitude de tests (Luc Leger, Leger Boucher, TUB 2, Cooper...). Les tests VMA vont vous renseigner sur votre métabolisme aérobie. Rappelons que l'aérobie, c'est la quantité maximale d'oxygène qu'un sujet est capable de consommer en une minute. Ce qui est intéressant, c'est donc de pouvoir optimiser la quantité d'oxygène dont le sportif aura besoin pour son combat.

- Pour le métabolisme lactique : le « lactique » intervient également dans le cadre d'un combat de judo. Qui n'a jamais fini un combat avec cette horrible sensation de brûlure dans les muscles ? Pour évaluer cette filière on peut utiliser le test australien.

- Pour la force : la première solution consiste à évaluer les performances « max » en salle de musculation. On peut également utiliser un outil de type Myotest qui mesure la vitesse et l'accélération et qui permet d'aller au-delà de la simple mesure du max, en définissant la courbe de puissance de l'athlète. Enfin on peut évaluer l'endurance du sujet lors d'un exercice de force. Par exemple, déterminer combien de répétition d'un effort à 70% de sa puissance maximum, il est capable de réaliser.

- Pour la souplesse : Il existe plusieurs tests disponibles sur internet qui synthétisent la plupart des articulations, exercices faits pour déterminer le potentiel de souplesse d'un athlète. Avec un peu de budget vous pourrez aussi faire l'acquisition d'un goniomètre qui vous indiquera les angles avec précision.

- Pour surveiller la fatigue de l'athlète : L'échelle de Borg, dont nous avons parlé dans l'article sur la prévention de la blessure, est un moyen de noter la difficulté d'une séance. Vous pouvez également créer votre propre questionnaire.

Pour en savoir plus sur les tests d'efforts, lire notre article : les tests d'effort en judo

Quand et comment utiliser les tests
En début de saison ou en début de cycle, il faut réaliser des tests initiaux et les compiler dans une fiche de suivi. Un peu à la manière des fiches « produit », elles vont permettre à l'entraineur de pouvoir comparer l'athlète par rapport aux autres membres de son groupe d'entraînement et par rapport à d'autres athlètes de sa catégorie d'âge et de poids. Grâce à cela il va pouvoir mettre en relief les points forts et les points faibles de son athlète puis orienter son travail de façon plus précise.

Le second test se déroule à la fin du cycle de travail, il permet de vérifier si l'entrainement a permis d'atteindre les objectifs fixés, et donc de valider que les méthodes d'entrainement utilisées étaient appropriées.

En plus de ces tests, il est important d'effectuer un contrôle continu des efforts fournis durant l'entraînement. La mesure du rythme cardiaque est un indicateur incontournable pour savoir si l'athlète travaille bien dans la zone qui a été ciblée (par exemple à 80% de sa fréquence cardiaque maximale) ou pour prévenir un état de fatigue (si la fréquence cardiaques est anormalement élevée par rapport à l'entrainement proposé).

Un mot d'ordre : la reproductibilité
Lors de la mise en place des tests, il est très important de veiller aux conditions dans lesquelles il se déroule de manière à pouvoir les reproduire à l'identique. L'heure, les conditions climatiques, la chronologie suivant laquelle les tests se déroulent sont autant de paramètres qui peuvent influencer sur les résultats obtenus.

Apporter de la rigueur
Le contrôle de l'entraînement, passe par la mise en place et l'interprétation de tests appropriés. Il permet dans un premier temps de de déterminer les points forts et les points faibles de chacun, puis de proposer des cycles d'entraînements adaptés. La démarche ne s'arrête pas là, et avec l'aide de nouveaux tests, on va mesurer l'impact de l'entraînement. L'idée générale est d'apporter de la rigueur dans l'entraînement en conservant et en analysant des données statistiques sur les performances physiques de l'athlète.

Cet article vous a été proposé par Anthony Semain : judoka 3e dan, BE 1e degré, titulaire d'une licence Staps «entrainement sportif», d'un diplôme de Préparation Physique délivré par Perf In Sport et inscrit au Diplôme de préparation physique européen de Lyon.
Préparateur physique de plusieurs judokas 1e et 2e division, il collabore avec le Pôle Espoir de Lille, le Rugby Club d'Arras et un club de basket de Nationale 2. Si vous recherchez un intervenant pour la mise en place de test ou de programmes de préparation physique, vous pouvez le contacter par mail. 

Télécharger les fiches de suivi utilisées d'Anthony Semain


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