David Czukiewycz : 'A Paris avec de l'ambition'

Judo : les actualités du judo en France et dans le monde / Interview / mercredi 27 janvier 2010 / source : alljudo.net


Récent vainqueur des championnats de France 1e division en moins de 66 kg, David Czukiewycz abordera son premier tournoi de Paris avec de l'ambition. Interview.

Bonjour David, les internautes de alljudo.net t'ont désignés comme le champion de France 2010 le plus surprenant. Est-ce que toi-même tu as été surpris par ta performance ?
Je sentais que j'avais le potentiel pour faire le podium. A l'entraînement je rencontre tous les combattants de la catégorie et j'ai senti une évolution, car je les fais tomber de plus en plus souvent. La première place est tout même assez inattendue, surtout que la veille, lorsque j'ai découvert mon tirage, avec Amoros, Cardonnel et Larose dans mon quart de tableau, je me suis dis que ça allait être difficile.

Est-ce que tu avais une stratégie pour battre Jordan Amoros et Alexandre Cardonnel ?
Non pas vraiment. Mais je les rencontre à l'entraînement et je sais surtout ce qu'il ne faut pas faire face à eux. Contre Jordan Amoros, il ne faut pas avancer car sinon il tourne très vite sur seoi-nage et contre Alexandre Cardonnel il faut être fort à la garde pour éviter qu'il s'installe. Cardonnel m'avait déjà battu deux fois, notamment aux équipes où il m'avait dominé (3 yukos), et je savais que tout allait se jouer au kumikata.

Après les avoir sorti tous les deux, et suite à l'élimination de David Larose, est-ce que tu t'es dit que c'était ton jour ?
Oui, je me suis dit : « David, il ne faut pas craquer ». En demi-finale, face à Chausson je me considérais comme favori car il est plus jeune que moi et qu'il commence juste à arriver. Dinel, que je rencontre en finale, je l'avais déjà battu au tournoi de Wasquehal, donc je savais que j'avais ma chance, même si je l'ai trouvé très fort lors de sa demi-finale face à Berthelot. Paul-Thierry Pasqué, qui m'entraîne à l'Inef, m'a également bien motivé, en m'expliquant que généralement on ne retenait que le vainqueur, et que le deuxième était rapidement oublié.

Comment est-ce que tu t'entraînes ?
J'entame ma quatrième année à l'Inef, où je m'entraine tous les jours. En plus des séances de PPG, de techniques et de randori que l'on fait à l'Inef, on a trois séances de randoris en commun avec l'Insep, et à cela s'ajoute un entrainement au club (à Asnières). A l‘entraînement, à la différence de certains, j'accepte la chute. Je ne suis pas du genre à m'énerver quand je tombe, ce qui m'importe c'est de comprendre pourquoi je suis tombé.

Qui sont tes entraîneurs ?
A l'Inef, depuis cette année c'est Paul-Thierry Pasqué, qui a succédé à Benoît Campargue. Je ne le connaissais pas, mais j'ai été très agréablement surpris, je suis vraiment content, il m'apporte beaucoup, notamment en ce qui concerne la motivation. D'autre part Christophe Lagarde, mon entraîneur de club, est également présent à l'Inef et il assure un suivi que je n'aurais pas pu avoir si j'étais resté dans mon club formateur, dans le Nord.

Peux-tu nous expliquer ton système d'attaque ?
Je cherche avant tout à monter ma main gauche car je suis grand (1m76), puis lorsque je suis installé j'essaye de décaler mon adversaire, pour attaquer sa jambe gauche en o-soto-gari ou harai-goshi. Si je ne parviens pas à le décaler, je pars de l'autre côté en sasae-tsuri-komi-ashi, mais ça c'est une évolution assez récente de mon judo. Sinon avant lorsque j'étais installé, j'aimais bien partir en pelleteuse ou en kata-guruma. De manière générale je n'aime pas trop la distance, j'ai besoin de coller mon adversaire pour me sentir bien. Ce qui me gêne le plus ce sont les gauchers plus puissants que moi, car on s'emboîte et je me retrouve en danger, c'est un peu ce qui se passe avec Alexandre Cardonnel.

Tu fais parti des plus grands de la catégories (1m76), est-ce que tu es obligé de faire des gros régimes ?
Oui, car mon poids de forme se situe aux alentours de 71 kg. J'ai pris l'habitude faire mes régimes seuls, je sais comment descendre, il me faut une semaine. Pour le tournoi de Paris j'ai commencé cette semaine, ça me laisse deux semaines, j'essaye de mettre tous les atouts de mon côté.

Sachant que tu n'as pas beaucoup de repères au niveau international, est ce que tu abordes ton premier tournoi de Paris avec des ambitions ?
Biensûr, j'aborde le tournoi de Paris avec de l'ambition, je vise le podium. Je ne suis pas du genre à cogiter sur le nom ou le palmarès de mes adversaires. De toute façon à part Uchishiba et Tsagaanbaatar, je ne connais pas les étrangers, la seule chose que je sais c'est qu'ils ont deux bras et deux jambes comme moi et que si on m'a sélectionné c'est que j'ai le niveau. Perdre au premier tour et se satisfaire d'avoir porté le kim' de l'équipe de France, ça ne sert à rien.


La fiche de David Czukiewycz
Finale Czukiewycz - Dinel - France 2010
Asnières Judo

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